Le rapport de suivi de la loi de santé publique de 2004 confirme que la France ne parvient pas à baisser son taux de mortalité prématurée (décès avant 65 ans), alors qu'un tiers d'entre eux sont "évitables" par des comportements adaptés. Ils sont fortement liés à la catégorie professionnelle et au niveau d'études. Les cancers ont fortement augmenté chez les femmes.
La mortalité prématurée demeure plus élevée que dans les autres pays européens, montre le rapport 2009-10 sur l'état de santé de la population rendu public lundi.
Cet ouvrage, coordonné par la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), constitue le quatrième rapport de suivi des objectifs associés à la loi relative à la politique de santé publique du 9 août 2004, après une première édition en 2006.
Concernant la mortalité prématurée, la situation de la France apparaît "beaucoup moins favorable" que dans les autres pays européens de développement comparable. Ces décès avant 65 ans représentent environ 20% de l'ensemble des décès et concernent pour près de 70% d'entre eux des hommes.
Environ un tiers sont associés à des causes de décès "évitables" par la réduction des comportements à risque (tabagisme, alcoolisme, conduites dangereuses, suicides etc.).
Entre 2000 et 2006, les diminutions les plus importantes ont été observées pour les accidents de la circulation, le sida et les causes de décès liées à l'alcool mais en revanche, les tumeurs malignes du larynx, de la trachée, des bronches et du poumon ont augmenté de 50% chez les femmes et ne diminuent que faiblement chez les hommes (-9%).
Ces cancers ont connu un développement important chez les femmes: en 20 ans, les taux de décès par cancer du poumon ont doublé et cette augmentation a davantage touché la classe d'âge des 25-44 ans.
Tout comme le tabac, qui reste "l'un des problèmes de santé publique les plus importants de par ses répercussions sur la mortalité et la morbidité", le suicide demeure lui aussi une cause de mortalité "évitable préoccupante" qui baisse peu chez les hommes et stagne chez les femmes.
Du fait du vieillissement de la population, les auteurs du rapport estiment que la prise en charge des problèmes de santé liés au grand âge devient "un enjeu de santé publique majeur". Les personnes âgées sont les premières concernées par les maladies cardiovasculaires, les tumeurs malignes et le diabète.
Selon le rapport, le surpoids et l'obésité chez les adultes continuent de progresser, en particulier chez les femmes et les disparités sociales s'accentuent. Ils ont constaté en revanche que les déterminants environnement (qualité de l'air ou de l'eau) étaient des "enjeux de santé de mieux en mieux perçus dont l'étude et la surveillance [étaient] en plein essor".
Hausse des maladies chroniques avec une meilleure coordination
Le rapport montre que la prévalence des maladies chroniques est en augmentation mais que leur prise en charge coordonnée se développe.
Depuis 2004, les tumeurs restent la première cause de décès pour l'ensemble de la population, comptant pour près d'un tiers de l'ensemble des décès et quatre décès prématurés sur 10. En termes de morbidité, les cancers sont la deuxième cause de reconnaissance d'affection de longue durée (ALD) après les maladies cardiovasculaires et sont l'une des causes les plus fréquentes d'hospitalisation après 45 ans.
Pour la mortalité par tumeurs, les hommes sont également au sein de l'Europe dans une position plus défavorable que la moyenne des autres pays. "On retrouve ici l'influence de la mortalité attribuable à l'alcool et au tabac, mais aussi celle des expositions professionnelles et des comportements nutritionnels", indiquent les auteurs.
Le rapport met en évidence une hausse de la prévalence du diabète, pour qui "l'adéquation de la surveillance des personnes diabétiques aux recommandations de bonnes pratiques cliniques reste encore très insuffisante".
En 2007, selon les types d'examens de surveillance, de 26% à 80% des personnes diabétiques traitées ont bénéficié des modalités de suivi recommandées, alors que l'objectif est d'atteindre 80% pour tous les examens. Les actes les moins fréquemment réalisés restaient le dosage de l'albuminurie (26%), les trois dosages annuels d'hémoglobine glyquée (38%), ainsi que l'électrocardiogramme (35%).
Les maladies de l'appareil circulatoire constituent globalement la deuxième cause de décès en France après les cancers et sont la première cause de décès pour les femmes. C'est l'inverse pour les hommes.
De manière générale, les auteurs ont observé que des disparités sociales et territoriales persistent pour tous les indicateurs de santé.
A âge et à sexe égal, l'existence et l'importance des problèmes de santé sont d'abord liés à la position sociale et au niveau d'études et tous les indicateurs, que ce soit l'état général de santé déclaré, la mortalité, la mortalité prématurée, l'espérance de vie, la morbidité déclarée ou mesurée ou le recours aux soins, font apparaître un gradient selon la catégorie professionnelle ou le niveau d'études.
En plus de cette analyse de l'état de santé des Français, le rapport comprend l'évaluation des indicateurs associés à 74 objectifs spécifiques définis dans la loi de santé publique et deux dossiers thématiques sur les interruptions volontaires de grossesse (IVG) et la santé des jeunes.
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