PARIS, (APM Santé) - La maladie veineuse touche 18 millions de personnes dont 57% de femmes qui se plaignent de douleurs aux jambes et 12 millions présentant des varices, sans pour autant attribuer leurs symptômes à cette étiologie, ont souligné des spécialistes lors d'une conférence de presse organisée jeudi à Paris par la Société Française de Phlébologie (SFP), en préambule de la 2ème Semaine nationale d'information et de prévention de la maladie veineuse en milieu professionnel, qui se déroulera du 4 au 8 avril.
Les pathologies veineuses chroniques peuvent être classées en deux catégories : celles qui touchent le système veineux superficiel et celles qui concernent les veines plus profondes.
La maladie veineuse la plus répandue atteint le système veineux superficiel. Elle se manifeste tout d'abord par une sensation de lourdeur, des crampes et des douleurs dans les jambes, puis par l'apparition de varices.
Celles-ci sont liées au relâchement de la paroi veineuse sous l'effet de la pression sanguine. Le sang stagne et sa remontée vers le coeur, les reins et le foie s'effectue moins bien. La maladie peut rester à ce stade de petites varices durant toute la vie du patient. Mais les varices peuvent également entraîner des complications (ulcères, troubles trophiques, thromboses veineuses).
DES FACTEURS DE RISQUES RECONNUS
Une bonne connaissance des facteurs de risque s'avère indispensable à la mise en place d'une prévention efficace :
- une prédisposition génétique :
l'hérédité joue un rôle fondamental dans l'apparition des varices. Ainsi, une personne dont l'un des deux parents est variqueux présente 45% de risque de le devenir elle-même.
- une vulnérabilité plus importante du sexe féminin :
l'un des facteurs essentiels dans l'apparition des varices chez les personnes à risque est le facteur hormonal et plus précisément la variation des taux sanguins d'estrogènes. Les femmes se trouvent, par conséquent, plus exposées durant certaines périodes de leur existence : grossesses, ménopause.
- une hygiène de vie :
la prise de poids qui entraîne une augmentation de la pression dans les jambes, la sédentarité et le manque d'exercice sont les alliés de l'insuffisance veineuse.
Pourtant, selon un sondage de l'Institut Louis Harris réalisé auprès de 746 actifs de plus de 30 ans à l'initiative de la SFP, les personnes interrogées citent aussi bien une mauvaise alimentation (25%), le tabac (17%) ou l'alcool (14%) comme facteurs provoquant la maladie veineuse. Sous l'effet des récentes campagnes de prévention, les Français font ainsi l'amalgame entre différentes informations de santé publique. Ils n'attribuent pas les symptômes aux bonnes pathologies et aux bonnes étiologies. De fait, ils ne considèrent pas leur souffrance comme une pathologie et assimilent trop souvent leur douleur à une simple fatigue.
Ces chiffres, fait remarquer la SFP, révèlent donc la nécessité d'une action de sensibilisation permettant de répondre aux besoins de compréhension du grand public.
UNE MALADIE À RISQUE
Sur l'ensemble des sondés, 55% estiment, à tort, qu'il n'y a pas de risques de complication de la maladie veineuse. Seuls 18% d'entre eux citent les phlébites, 7% l'ulcère variqueux et 6% les thromboses. Or, en l'absence de traitement, il a été démontré que les symptômes s'aggravent.
En effet, le sang stagnant est chargé de déchets qui empêchent une bonne oxygénation de la peau, avec comme conséquence, le développement de lésions cutanées dont le stade ultime est l'ulcère variqueux.
La stagnation du sang dans les veines de la jambe peut également favoriser la formation d'un caillot et entraîner une thrombose veineuse superficielle.
Ce caillot s'élimine rarement spontanément : il doit être traité, parfois même enlevé. Il arrive qu'il s'étende au réseau veineux profond, provoquant alors une phlébite. Il peut migrer jusqu'au réseau pulmonaire, responsable alors d'une embolie potentiellement mortelle./ajr
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