Engagés le 26 mai 2015, les travaux de réingénierie des métiers aides-soignants et auxiliaires de puériculture sont toujours en cours. Lors de la dernière concertation du groupe de travail, la question de l'intégration de la réalisation de la glycémie capillaire au référentiel d'activités des AS a été abordée, mais elle fait débat. Explications.
Une réunion du groupe de travail sur la réingénierie des professions aides-soignantes et auxiliaires de puériculture s'est déroulée le 7 octobre 2016. Les débats laissent présager l'intégration de la réalisation de la glycémie capillaire au référentiel d'activités des AS. Un élargissement de compétences qui n'est pas au goût des infirmiers…
Sécuriser l'aide-soignant dans la pratique de certains actes
Actuellement, le prélèvement de sang pour réaliser un dextro est une effraction cutanée. Comme le souligne Arlette Schuhler, présidente de la Fédération nationale des associations d'aides-soignants (FNAAS), cet acte relève d'une prescription médicale et ne peut en aucun cas être effectué par un AS, alors que, rappelons-le, les AS pratiquent cet acte depuis toujours, particulièrement dans les structures pour personnes âgées dans lesquelles il y a un manque évident d'infirmiers diplômés d'État
. La Direction générale de l'offre de soins (DGOS) a donc proposé, durant la concertation, d'élargir le rôle propre et autonome de l'IDE afin que ce dernier puisse déléguer certains actes à l'aide-soignant, notamment la glycémie capillaire. Pour la FNAAS, cela permettrait de sécuriser l'aide-soignant qui pratique déjà ces actes hors du champ de ses compétences. L'organisation souhaite par ailleurs que le métier soit revalorisé et que le diplôme soit classé au niveau IV (au lieu de V actuellement).
Les syndicats infirmiers plutôt hostiles à la proposition
Certains infirmiers faisant partie du groupe de travail ont fait part de leur mécontentement et regrettent que l'ensemble du corps médical n'ait pas été consulté au préalable. Ainsi, Convergence infirmière estime que le ministère, après plusieurs reports de réunion, vient de trouver un moyen « low cost » pour effectuer son tour de passe-passe. Il souhaite glisser, tout simplement, la pose de bandes de contention et la glycémie capillaire du rôle délégué au rôle propre infirmier alors même qu'il n'a consulté ni les médecins, ni les infirmiers dans un seul et unique objectif : permettre aux AS d'effectuer ces mêmes actes
. Rappelons que ce n'est pas la première fois que cette proposition fait débat puisqu'en mars 2016, selon une étude menée par le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), 66 % des infirmiers indiquaient être hostiles à la réalisation de la glycémie capillaire par les aides-soignants
.
Pour le moment, aucune décision n'a été prise, mais les syndicats exigent une ouverture de chantier du décret d'actes infirmiers avant de modifier le référentiel d'activités des AS-AP ainsi qu'une réunion réunissant les composantes de la profession infirmière et de la profession médicale. D'autant qu'une question reste en suspens : si l'AS effectue le dextro, que fait-il après les résultats ? Le débat reste donc ouvert jusqu'à la prochaine réunion qui se tiendra le 6 décembre prochain.
Aurélie TRENTESSE Journaliste Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com @ATrentesse
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