Selon un travail récent de la Drees, le nombre d’infirmières augmenterait bien plus vite que celui de la population générale, mais la répartition des modes d’exercice varierait peu.
Prédire le futur est un exercice périlleux, auquel les auteures de l’étude prospective sur la démographie infirmière en 2030 ne se risquent pas. Leur ambition se limite sagement à indiquer des tendances « afin d’éclairer la décision publique » à partir de quelques hypothèses : dans leur principal scénario, le comportement des infirmiers et les décisions des pouvoirs publiques restent « constantes », c’est-à-dire identiques à ce qu’ils sont aujourd’hui. Cette indispensable précaution de méthode étant posée, que donnent leurs projections ?
Maintien de la prédominance de la population infirmière salariée de l’hôpital public
D’abord, un accroissement considérable du nombre d’infirmiers en exercice : 657 800, 37 % de plus qu’en 2006. L’écart est important par rapport à la progression de la population générale (+ 12 %), amenant 22 % d’augmentation de la densité d’infirmiers (929 pour 100 000 habitants, contre 760 en 2006). La part des infirmiers âgés de moins de 30 ans et celle des plus de 50 ans devrait diminuer.
« La répartition des infirmiers par mode d’exercice serait assez peu modifiée ». Il faut entendre par là que la population infirmière salariée à l’hôpital public resterait largement la plus importante, autour de 50 %. En revanche, elle augmenterait considérablement si était maintenu le nombre d’infirmiers pour 1 000 personnes âgées de 75 ans ou plus.
La proportion de libéraux augmenterait (de 12 % en 2006 à 18 % en 2030), comme celle des salariés de l’hôpital privé (16 % versus 14 %). Resterait stable celle exerçant en établissements pour personnes âgées (environ 4 %). Et diminuerait beaucoup celle des salariés non hospitaliers hors établissements pour personnes âgées (infirmières scolaires, du travail, etc).
Inégalités régionales persistantes, mais moins marquées
Les régions les moins dotées par rapport à leur population générale le resteraient. Mais celles du sud de la France « ne bénéficieraient plus des densités élevées » de 2006. Les densités en infirmiers libéraux resteraient inégalitaires suivant les régions, mais avec des écarts bien moins marqués : de 1 à 2 au lieu de 1 à 5. Il faut noter que le modèle ne prend pas en compte les modifications attendues de l’avenant 1 de la convention nationale des infirmières libérales visant à réguler l’offre de soins. Les auteurs ajoutent qu’il « est fort probable que les bouleversements que laisse présager l’évolution tendancielle des effectifs modifient le comportement des infirmiers ».
Le modèle ne tient pas compte non plus des résultats du droit d’option (catégorie A ou B pour les salariés de l’hôpital public), ni de la réforme des retraites, ni des « éventuelles restrictions de postes salariés, ni des éventuelles difficultés de financement et problèmes de solvabilisation de l’offre infirmière. »
Enfin, un relèvement de 5 % en 2011 du quota national à l’entrée en formation entraînerait des effectifs supérieurs de 2,8 % à ceux du scénario tendanciel. Pour les pouvoirs publics, la variation du quota (en plus comme en moins) apparaît comme un moyen de réguler rapidement les effectifs infirmiers, du fait de la durée relativement courte des études.
Webographie
Muriel Barlet et Marie Cavillon. La démographie infirmière à l’horizon 2030. Études et résultats numéro 760, mai 2011.
Serge CANNASSE
Rédacteur en chef Izeos
serge.cannasse@izeos.com
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