PARIS, décembre 2003 (Reuters Santé) - L'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (Anaes) vient d'émettre de nouvelles recommandations sur les critères d'éligibilité des patients pour que le déroulement des chimiothérapies anticancéreuses à domicile se fasse dans les mêmes conditions de sécurité et de qualité qu'à l'hôpital.
L'ensemble des recommandations a été établi sur la base d'accords professionnels à l'aide d'une méthode originale permettant d'obtenir et de formaliser les consensus professionnels. Il existe en effet très peu de preuves scientifiques établies dans le domaine, précise l'Anaes dans un communiqué.
Tout d'abord, les experts précisent que ces chimiothérapies doivent exister sous forme orale ou pouvoir être administrées par voie parentérale (hors voie sous-cutanée) avec accord du patient pour la pose d'un dispositif intraveineux de longue durée (DIVLD).
L'Anaes recommande de pratiquer le premier cycle de chimiothérapie dans l'établissement de santé auquel est rattaché le prescripteur et donne une liste de médicaments pour lesquels elle déconseille l'administration à domicile.
Le deuxième axe de définition des critères d'éligibilité correspond à l'évaluation du patient dans le cadre d'un projet thérapeutique établi en cohérence avec son projet de vie et ses préférences.
Ainsi une chimiothérapie anticancéreuse peut être entreprise à domicile si un projet thérapeutique écrit a été élaboré, s'il y a préférence et consentement du patient pour ce mode de prise en charge, si le patient s'est "ajusté" à sa maladie, c'est-à-dire s'il ne présente pas de troubles d'adaptation ou psychologiques sévères, et si le patient et son entourage ont assimilé les compétences minimales permettant d'assurer la sécurité de ce traitement, indique le rapport de l'Anaes.
Par ailleurs, les experts estiment qu'un médecin généraliste, informé des conditions propres à cette chimiothérapie à domicile, doit participer au traitement. Afin que cette prise en charge soit complète, ils prônent également l'intervention d'une structure d'hospitalisation à domicile, d'un réseau de soins ou d'un infirmier libéral ainsi que la participation d'un pharmacien, d'une assistante sociale ou d'un psychologue.
Enfin, le dernier axe de définition des critères d'éligibilité des patients concerne la mise en oeuvre à domicile de la chimiothérapie anticancéreuse et la surveillance post-chimiothérapie.
Ces critères impliquent notamment la continuité et la permanence des soins, le partage et la circulation de l'information ainsi que la surveillance du patient tant au niveau des effets indésirables du traitement (anémie, thrombopénie) qu'aux complications liées à la voie d'administration, notamment par voie intraveineuse centrale.
L'Anaes recommande que "les modalités assurant le retour à l'hôpital en cas d'urgence et la fluidité du changement de prise en charge soient prévues dès l'élaboration du projet thérapeutique"./ar
("Critères d'éligibilité des patients à une chimiothérapie anticancéreuse à domicile", rapport disponible sur le site Internet de l'Anaes, www.anaes.fr)
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