Je suis infirmière*. Je suis le maillon indispensable du système de santé Français, sans moi, il s'effondre. Nous sommes plus d’un demi-million de soignants, chevilles ouvrières indispensables à notre système de santé, nous sommes oubliés, nous nous sentons méprisées par ce gouvernement. Combien de temps cela va-t-il encore durer ?
Je suis infirmière - Je travaille dans un hôpital public et je suis un des maillon indispensable au bon fonctionnement de l’hôpital public en France. Sans moi, le système s’effondre.
Je suis infirmière - Je travaille dans un Ehpad autrement dit une maison de retraite. J’accompagne les personnes âgées au quotidien. Sans moi, l’accompagnement de fin de vie dans la dignité est compromis.
Je suis infirmière. Je travaille dans une clinique privée. J’effectue des soins polyvalents qui permettent de décharger l’hôpital public. Sans moi, les cliniques privées sont amenées à fermer leurs portes.
Je suis infirmière. Je travaille en secteur psychiatrique, l'enfant pauvre du système de soins Français. Je fais face chaque jour à la douleur morale responsable de suicides, de maltraitançes en tout genre. Je prends en charge des patients atteints de pathologies psychiatriques souvent stigmatisés, rejetés, méprisés, sans moyens véritables. Sans moi, des milliers de citoyens souvent à la marge de notre société, n'auraient aucune chance de mener une vie digne et intégrée socialement.
Je suis infirmière. Je travaille dans une maternité à la campagne qui permet aux femmes d’avoir un lieu de soins et d’accouchement de proximité. Sans moi, ces lieux ferment les uns après les autres.
Je suis infirmière. Je travaille en PMI. J’accueille, je préviens, j’éduque, j’accompagne. Sans moi, ces actions de santé publique ne sont plus assurées efficacement.
Je suis infirmière. Je travaille en libéral en secteur rural. J’effectue entre cent cinquante et trois cent kilomètres par jour pour me rendre chez des personnes isolées vivant dans des déserts médicaux. Sans moi, des milliers de personnes ne pourraient bénéficier d’un accès aux soins de proximité décent.
Je suis infirmière. Je travaille en libéral, en ville. J’effectue plusieurs dizaines de visites à domicile par jour. Sans moi, des milliers de personnes, isolées , à mobilité réduite, âgées ne pourraient être soignées dignement.
Je suis infirmière. Je travaille au bloc opératoire. Je travaille en réanimation. Je travaille en pédiatrie. Je travaille aux urgences. Je travaille au samu. Je suis titulaire d’un diplôme universitaire spécialisé en complément de ma formation infirmière initiale. Sans moi des dizaines de milliers de vies seraient perdues chaque année.
Je suis infirmière. Je travaille à l’éducation nationale dans une école élémentaire, un collège un lycée. J’écoute, j’accompagne, je préviens, j’éduque, je dépiste . Mon travail est un travail de terrain essentiel en terme de santé publique Sans moi, des milliers d’enfants et de jeunes sont en danger.
Je suis Infirmière. Je travaille au sein d’un service de médecine du travail. J’écoute, j’accompagne, je dépiste, je préviens. Mon rôle d’acteur de santé publique est indiscutable. Sans moi, des milliers de salariés seraient démunis.
Je suis infirmière. Après ma formation initiale de trois années post-bac, et au minimum quatre années d'exercice professionnel, j'ai été reçue sur concours à l'école des cadres de santé. Après plusieurs mois de formation je deviens cadre infirmier. J'encadre et j'organise l'activité du personnel paramédical dans le respect de la législation, j'organise des projets de soins en équipe, je gère les ressources et les moyens des services, je veille au respect de hygiène et de la sécurité des protocoles de soins, j'organise l'accueil et l'encadrement des stagiaires. J'assure la formation des étudiants en institut de soins infirmiers, futurs professionnels de santé. Sans moi, la gestion administrative , économique, la sécurité et la continuité des soins infirmiers au sein des hôpitaux, des cliniques des unités de soins spécialisées , disparaissent et paralysent l'activité de notre système de soins. Sans moi la formation des futurs infirmiers est impossible.
Je suis infirmière. Je travaille en milieu carcéral. Mon rôle est d’assurer une hygiène sanitaire décente aux sein des établissements pénitenciers .
Sans moi, le medecin garant de la bonne santé des prévenus ne peut rien.
Je suis infirmière. Je suis militaire et je travaille dans le service de santé des armées. Je peux être appelée à intervenir dans des pays en guerre, au péril de ma vie. Sans moi, les interventions qui garantissent la prise en charge des militaires blessés dans des zones de conflits est dysfonctionnel donc inefficace.
Je suis infirmière. Je travaille dans une organisation humanitaire . Je participe au sauvetage de populations fuyant les guerres, l’oppression politique. Sans moi, il est impossible de mener des actions humanitaires sanitaires efficaces.
Je suis infirmière. J’exerce l’une des professions les plus appréciée en France, en Europe et dans le monde.
Je suis une infirmière Française. J’ai reçu une formation d’excellence reconnue et recherchée partout dans le monde. Les pays européens me recherchent et m'offrent un salaire et des conditions d'exercice confortables avant même que je sois diplômée.
Je suis infirmière. J’exerce en France, pays qui me propose l’avant-dernière place sur la grille salariale des infirmiers dans le monde.
Un plan santé mené par Mme Buzyn,ministre des Solidarités et de la Santé est annoncé par le gouvernement de Monsieur Macron en 2018.
Je suis infirmière. Je suis le maillon indispensable du système de santé Français, sans moi, il s'effondre. Je souffre depuis de nombreuses années du manque de reconnaissance général mais je résiste autant que faire se peut. Je découvre alors avec stupeur, que je suis absente de ce nouveau plan santé 2018. Au lieu de revaloriser notre profession, j'apprends la création de 4000 postes d'auxiliaires médicaux, sorte d' ersatzs d'infirmiers et d'aides-soignants.
Je constate que l'état accorde la possibilité aux pharmaciens d'effectuer un geste "purement" infirmier : la vaccination anti-grippale .
Nous sommes plus d’un demi-million de soignants, chevilles ouvrières indispensables à notre système de santé, nous sommes oubliées, nous nous sentons méprisées par ce gouvernement. Combien de temps cela va t’il encore durer ?
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*Texte mis au féminin, sans oublier nos tout aussi précieux infirmiers !
Les petites histoires de Melle Peggy, texte publié sur sa page facebook le 20 novembre 2018. Merci de son engagement et de la justesse de ses propos.
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