Ehpad : encore trop d'hospitalisations de résidents en urgence

L'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) classe au rang de "points d'amélioration" pour les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), les hospitalisations de résidents réalisées en urgence, dans la restitution de l'enquête 2015 Bientraitance en Ehpad, diffusée le 17 février 2016.

Dans son communiqué, l'Anesm donne les premiers résultats de la troisième enquête nationale relative au degré de déploiement des pratiques professionnelles concourant à l'amélioration de la qualité de vie, dite enquête bientraitance, dans les Ehpad. Cette enquête conduite dès 2008, renouvelée en 2010, puis 2015 par l'Anesm, a pour objectifs, d'une part d'engager les professionnels dans la démarche d'auto-évaluation de leurs pratiques; d'autre part de réaliser un état des lieux national des pratiques de bientraitance dans les établissements, rappelle l'agence. Elle donne la définition de la bientraitance: La bientraitance trouve ses fondements dans le respect de la personne, de sa dignité et de sa singularité. Il s'agit d'une culture partagée au sein de laquelle les sensibilités individuelles, les spécificités de parcours et de besoins, doivent pouvoir s'exprimer et trouver une réponse adaptée.

Pour cette enquête 2015, 77% des Ehpad participants ont répondu au questionnaire, sur un échantillon de 4 200 établissements, et presque 1 500 présidents de conseil de vie social [CVS] se sont exprimés. L'Anesm relève comme points d'amélioration pour les structures, le recours aux urgences. 66% des résidents hospitalisés l'ont été en urgence : certaines hospitalisations sont évitables (de 19 à 67% selon les études), remarque-t-elle. L'enjeu est important. Les hospitalisations inappropriées aggravent davantage encore la perte d'autonomie. Des milliers résidents décèdent chaque année dans les heures qui suivent leur arrivée aux urgences, souligne-t-elle aussi.

La bientraitance trouve ses fondements dans le respect de la personne, de sa dignité et de sa singularité. Il s'agit d'une culture partagée au sein de laquelle les sensibilités individuelles, les spécificités de parcours et de besoins, doivent pouvoir s'exprimer et trouver une réponse adaptée.

Les directives anticipées sont aussi un point d'amélioration. En effet, seuls 28% des Ehpad recueillent les directives anticipées. En 2012, seulement 5% de résidents avaient rédigé leurs directives anticipées selon l'Observatoire national de la fin de vie (2013), assure l'Anesm. En revanche, explique l'agence, les Ehpad mobilisent davantage les ressources externes pour l'accompagnement de fin de vie du type équipe mobile de gériatrie (50%), l'hospitalisation à domicile [HAD] (67%), les réseaux de soins palliatifs ou pluridisciplinaires (68%) et les équipes mobiles de soins palliatifs (82%). Elle retient comme points forts, un accompagnement plus personnalisé des résidents. L'enquête 2015 révèle ainsi que 72% des Ehpad recherchent le consentement du résident à son entrée, contre 50% dans l'enquête bientraitance de 2010. Elle montre aussi que 84% des établissements recueillent les attentes du résident lors de l'évaluation initiale et 79% recueillent les attentes de l'entourage, et que 93% des Ehpad suivent mensuellement l'évolution du poids des résidents.

L'Anesm présente aussi des "points d'appui", au premier rang desquels elle place la formation, "un support majeur", selon elle. Elle indique que 41% des personnels, en moyenne par Ehpad, ont été formés à la fin de vie au cours des trois dernières années, que 48% des personnels ont été formés pendant la même période à la maladie d'Alzheimer, 29% à la dépression et aux troubles psychiques et 23% au repérage des risques de la perte d'autonomie.

L'agence indique que le rapport d'enquête dans son intégralité sera disponible dès le mois de mars sur son site. En attendant, elle y présente un condensé.

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