"Très peu d'assistants de régulation médicale (Arm) sont en capacité ou à tout le moins se sentent capables de gérer un appel en anglais…" selon Alisson Maecke, stagiaire Arm au Samu du Val-de-Marne, intervenue mi-mai dans le cadre d'un webinaire de la Société française de médecine d'urgence. Un constat qui interroge à quelques semaines de l'ouverture des Jeux olympiques et de l'arrivée de quelque 16 millions de touristes pour l'occasion.
Pour parfaire la compétence des assistants de régulation médicale, un programme d'apprentissage obligatoire a été mis en place ces derniers mois au niveau des quatre Samu de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), en collaboration avec le centre de formation des Arm (CFARM) commun aux huit Samu franciliens. Mené par la société Intercountry, le dispositif comprenait cinq cours de sept heures en présentiel étalés entre mars et juin.
Un besoin de formation pour 96% des Arm
«L'objectif est d'apporter une réponse à tous les appelants français et étrangers», explique Alisson Maecke, et à ce titre a minima faire un premier tri dans les appels reçus. «Beaucoup d'appels qui arrivent au 15 sont en effet des erreurs de numéro. C'est également le cas pour les appelants étrangers qui, surtout en Île-de-France, oublient de composer le 0. Le 0 ne passe pas et comme beaucoup de numéros commencent par 0150…, c'est alors le 15 qui est composé directement.» Déceler ces faux appels serait donc «déjà une bonne chose», appuie la soignante. Par ailleurs, les Arm doivent aussi pouvoir localiser précisément le patient en anglais et déterminer son degré d'urgence, et ainsi juger ce qui ressort du médical ou non. Au vu du niveau d'anglais actuel, il est vain d'espérer que les Arm franciliens deviennent tous bilingues en l'espace de quatre mois et trente-cinq heures de formation mais cette mise à niveau s'avère tout de même hautement profitable.
Au niveau du Samu du Val-de-Marne, 47 Arm ont effectué un test d'anglais cet hiver (cf détails ci-dessous). Résultat : 96% d'entre eux (45) nécessitaient une formation, un premier tiers n'ayant que le niveau A1, un deuxième tiers le A2, 11% le B1 et 19% le B2. Seuls deux Arm ont été exemptés de mise à niveau sur leur gestion des appels en anglais car ils avaient le niveau C1.
«Durant les jeux, on s'assurera qu'il y ait tous les jours au moins un Arm de niveau B1, B2 ou plus en poste pour gérer les situations et appels les plus compliqués», a fait savoir Alisson Maecke, du Samu du Val-de-Marne. Mais, derrière, si les médecins régulateurs ne sont pas en capacité de réguler l'appel en anglais, cela risque de poser problème.
Retrouvez ici le papier d'Hospimedia.
Les différents niveaux d'anglais :
- niveaux débutants A1 et A2 : les personnes maîtrisent l'alphabet, les noms, les pronoms personnels sujets, le présent simple, le passé, l'heure, les mots interrogatifs, les pronoms possessifs, etc., et peuvent donc communiquer sur des sujets simples ;
- niveaux intermédiaires B1 et B2 : les personnes maîtrisent le présent continu et le passé continu, le vocabulaire général et professionnel, les pronoms relatifs, etc., elles sont donc aptes à tenir un discours sur des sujets familiers d'ordre professionnel ou général, peuvent tenir une conversation sans préparation, donner des conseils, exprimer des demandes, comprendre et reformuler les besoins de leurs interlocuteurs ;
- niveaux avancés C1 et C2 : les personnes peuvent être qualifiées de bilingues, étant capables de tenir une conversation spontanée sur tous les sujets, connaissent tous les temps de conjugaison, les différents connecteurs logiques, la voix passive, les adjectifs qualificatifs, démonstratifs, composés, etc.
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