Rassemblant des « données provenant d’économistes et d’autres experts renommés du monde entier », il démontre la contribution qu’apportent les infirmiers à la croissance mondiale, dès lors que les investissements sont à la hauteur.
La mauvaise santé « coûte à l’économie mondiale 15% du produit intérieur brut (PIB) », indique ainsi le document. Or la bonne santé d’une population constitue un facteur pour une meilleure productivité, car « les personnes en meilleure santé sont plus engagées et plus productives sur le plan économique », souligne Pamela Cipriano, la présidente du CII dans un communiqué. Des millions de personnes n’ont toutefois pas accès aux soins essentiels. « Une couverture sanitaire universelle (CSU) efficace pourrait sauver 60 millions de vies chaque année et allonger l’espérance de vie moyenne de 3,7 ans », poursuit-elle. Les infirmiers, ajoute-t-elle, sont le « moteur des soins de santé primaires » permettant d’atteindre les objectifs de la CSU2030 tels qu’ils ont été définis par les Nations unies. « Le rapport révèle que si les pays veulent atteindre les seuils supérieurs des 80 indicateurs sur 100 de la CSU ils devront augmenter leurs effectifs infirmiers de manière à disposer de 70 infirmières pour 10 000 habitants », précise la présidente du CII.
30,6 millions d'infirmiers supplémentaires d'ici 2030
Aussi l’organisation insiste-t-elle à nouveau sur l’intérêt d’investir plus largement dans les infirmiers. Cela permettrait d’économiser de l’argent, les experts du rapport estimant à 12 000 milliards de dollars, soit 8%, l’augmentation du PIB que pourrait encourager une population en bonne santé. Actuellement, on dénombre 29 millions de personnels infirmiers, soit 50% des professionnels de santé, dans le monde. Or, pour que la CSU atteigne un niveau satisfaisant, ce sont 30,6 millions d’infirmiers supplémentaires qui seront nécessaires d’ici 2030.
« Face à la pénurie mondiale d'infirmières, au lieu d'investir dans le personnel infirmier actuel, trop de gouvernements optent pour des politiques à court terme et axées sur la réduction des coûts, telles que le recrutement international, la création de nouveaux postes d'infirmières non agréées et la réduction de la durée de la formation des infirmières », déplore de son côté Howard Catton, le directeur général du CII, qui juge que ces choix risquent de grever un peu plus la pénurie mondiale en dissuadant les potentiels candidats de rejoindre la profession. Le rapport propose notamment de laisser les infirmiers déployer l’ensemble de leurs compétences ou encore d'assurer pleinement leur sécurité. « J’invite toutes les infirmières à utiliser notre rapport pour devenir plus influentes auprès des décideurs, des employeurs et du personnel politique, afin que tout le monde puisse bénéficier du pouvoir des infirmières et des avantages économiques qui en découleront », conclut Pamela Cipriano dans le rapport.
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