Un peu moins de 15 % de grévistes pour le ministère de la santé, mais plus de 25 % à l’AP-HP et jusqu’à 100 % dans certains établissements de province, les urgences assurées partout : la grève des IADE se présentait de manière singulièrement contrastée lundi en fin de journée.
A la suite du succès de leur manifestation du vendredi 1er octobre, en termes de mobilisation comme de retentissement médiatique, les organisations représentatives des infirmiers anesthésistes et les collectifs régionaux ont lancé un mot d’ordre de grève jusqu’au 8 octobre. Comme il fallait s’y attendre, il a été maintenu malgré les propos de la ministre de la santé samedi sur RTL, affirmant les avoir « écoutés et entendus » et avoir « apporté des garanties » concernant leurs revendications. Pour l’instant, les syndicats sont surtout sensibles à l’accueil musclé qu’a reçu leur délégation la semaine dernière.
Ils ont reçu le renfort du SNPHAR-e (Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi), qui dénonce les « agressions inqualifiables, d’une violence inadmissible » dont les manifestants ont été victimes et précise : « Nos collègues IADE n’ont pas été entendus et les promesses verbales ont toutes été démenties par les écrits. (…) Si le dialogue social avait existé en amont, ils n’en seraient pas là. »
De nombreux infirmiers ont utilisé une astuce administrative : leurs assignations destinées à assurer la continuïté des soins doivent leur être remises de la main à la main ou par courrier. Le temps a manqué à certaines directions hospitalières. Lundi, entre 100 et 150 infirmiers se sont d’ailleurs rendus directement devant le siège de l’ARS (Agence régionale de santé) d’Île de France pour les réclamer.
Lundi en fin de journée, il apparaissait difficile de se faire une idée précise de la mobilisation. Selon le ministère, le taux national de grévistes était de 14,97 % et « il n’y a eu aucune perturbation sur les urgences ». Interrogée par l’AFP (Agence France presse), Sylvie Breuil (fédération Santé de la CGT) a précisé : « Tout a été fait en amont pour que les patients ne soient pas pris en otages. » Le ministère n’a effectivement noté que quelques problèmes sur des opérations programmées.
Pourtant, la direction de l’AP-HP a déclaré que la grève a été suivie par 25,3 % des infirmiers-anesthésistes de ses établissements. « Une centaine d’établissements hospitaliers ont entre 90 et 100 % de grévistes », a affirmé Marie-Ange Saget, présidente du SNIA (Syndicat national des infirmiers-anesthésistes), qui indiquait une forte mobilisation en Languedoc-Roussillon (à Montpellier, Nîmes et Perpignan), en Alsace (à Colmar en particulier et Strasbourg), en Bretagne (Rennes et Brest) et Pays-de-la-Loire (Nantes), en Haute-Normandie, dans le Nord de la Picardie et dans les hôpitaux de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
Damien Guillou, porte parole des collectifs d’infirmiers anesthésistes non syndiqués, a déclaré à l’AFP : « Notre action a eu un gros impact dans les régions, Bourgogne, Languedoc-Roussillon, Aquitaine, Haute et Basse-Normandie, Pays-de-Loire et dans neuf hôpitaux parisiens de l'AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris). »
Selon le SNIA et la CGT, une réunion est prévue au ministère de la santé mercredi, dans le cadre du comité de suivi du protocole d'accord de février sur le passage en catégorie A des infirmiers. D’après l’agence APM, « cette rencontre serait exceptionnellement élargie à l'ensemble des organisations syndicales de la fonction publique hospitalière pour aborder la question de la prime qui serait attribuée aux infirmiers anesthésistes. »
Serge CANNASSE
Rédacteur en chef IZEOS
serge.cannasse@izeos.com
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