Le troisième Plan cancer 2014-19 prévoit la création d'un métier d'infirmier clinicien qui sera déployé prioritairement dans le champ de la cancérologie. Explications.
François Hollande a détaillé le 4 février 2014 les quatre axes du troisième Plan cancer 2014-19, placé sous le signe de la réduction des inégalités : guérir plus de personnes malades, favoriser la recherche et l'accès à l'innovation, améliorer la vie des malades pendant et après le cancer, et limiter le nombre de nouveaux cancers en agissant sur les cancers évitables. Concernant le quatrième objectif du Plan cancer 2014-2019, le métier d'infirmier clinicien en cancérologie sera créé pour faire face aux besoins nouveaux, notamment en matière de suivi des chimiothérapies orales ou de coordination des parcours
. Ces infirmiers cliniciens seront habilités à assurer, sous certaines conditions, la prescription protocolisée d'examens de suivi des traitements, de traitements complémentaires et de support, ainsi que la reconduction ou l'adaptation de traitements spécifiques
.
Le déploiement des premières formations est prévu pour la rentrée universitaire 2016. Ce nouveau métier ne se substitue pas aux spécialisations en cancérologie à partir du métier socle d'infirmier qui feront toujours l'objet de formations
, précise le plan. Il est prévu d'asseoir ce nouveau métier sur une formation universitaire de niveau master adaptée aux compétences requises et de définir le cadre de cette formation, le flux de professionnels à former et les modalités de reconnaissance de ces nouvelles fonctions.
Reconnaître les radiophysiciens et les dosimétristes
Le plan prévoit également de reconnaître pleinement la profession de radiophysicien en tant que profession de santé, en prenant des mesures d'ordre réglementaire dans le code de la santé publique. Il s'agit de clarifier le positionnement de cette profession dès 2014. Dans un deuxième temps, un référentiel d'activités et de compétences sera élaboré et le référentiel de formation adapté. La reconnaissance de la profession de dosimétriste en tant que profession de santé est également inscrite au programme du Plan cancer 20414-2019. Cette reconnaissance permettrait de renforcer et garantir la qualité et la sécurité des actes de radiothérapie "en clarifiant les missions, la formation, les conditions d'intervention des dosimétristes en lien avec les autres acteurs et leurs responsabilités dans le cadre de la prise en charge du patient".
Il est prévu d'effectuer en 2014 un bilan de la démographie actuelle de la profession et de rédiger une fiche métier afin que la profession figure au répertoire des métiers de la fonction publique hospitalière.
Il faudrait ensuite élaborer, dans un deuxième temps, un référentiel d'activités et de compétences, puis le référentiel de formation aboutissant à un diplôme qui reste à déterminer afin de proposer un parcours professionnel de spécialisation pour les manipulateurs d'électroradiologie
. La structure de formation à privilégier devra être identifiée
, peut-on lire dans le plan.
Améliorer la formation en anatomocytopathologie
Plusieurs mesures pour adapter les formations des professionnels aux évolutions de la cancérologie sont également mentionnées. Pour améliorer la formation des médecins cancérologues, il est proposé de mettre en place un référentiel national de formation pour le diplôme d'études spécialisées (DES) d'oncologie et de définir par arrêté un référentiel national de formation spécialisée transversale en cancérologie. Le déploiement de ces formations sera prévu à la rentrée universitaire 2016.
Afin de garantir la qualité des formations initiales et continues en cancérologie, il est notamment prévu de mettre en place des formations continues, dans le cadre du développement professionnel continu (DPC) à destination des équipes pluriprofessionnelles concernant les nouvelles modalités de traitements.
Une mesure du plan consiste notamment à améliorer la formation des professionnels de l'anatomocytopathologie. Il s'agit de former les pathologistes aux technologies de biologie moléculaire et de former les techniciens de laboratoire à certains examens macroscopiques qui pourraient être délégués sous responsabilité médicale.
Enfin, pour réduire les inégalités territoriales, le plan prévoit d'éclairer les décisions publiques dans l'ouverture de postes en cancérologie par un échange annuel entre les agences régionales de santé (ARS), la conférence des présidents d'université, les ministères de la santé et de la recherche et l'Institut national du cancer (Inca), en s'appuyant notamment sur l'analyse de la démographie médicale réalisée par l'Inca et l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS).
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