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INFOS ET ACTUALITES

Hôpital : violence en hausse

Publié le 05/04/2011

L'Observatoire national des violences en milieu hospitalier (ONVH) a enregistré 5.090 faits de violence en 2010 auprès de 303 établissements de santé, soit une hausse de 7,4% par rapport à 2009.

En 2009, la direction générale de l'offre de soins (DGOS) avait relevé 4.742 faits de violence déclarés, soit une hausse de 29%, qui s'était toutefois accompagnée d'une augmentation de 38% du nombre établissements déclarants.

En 2010, l'observatoire a enregistré une baisse de 8% des établissements déclarants. Si l'observatoire s'est ouvert aux déclarations des établissements privés, l'immense majorité des déclarants relèvent du public.

De ce point vue, 2010 est qualifiée d'année "en demi-teinte", compte tenu de la difficulté de généraliser la diffusion du lien électronique de signalement par les fédérations concernées, notent les auteurs du bilan.

Comme en 2010, la DGOS invite à relativiser ces données, mais pas pour les mêmes raisons. Elle observe notamment que le nombre de signalements "ne recouvre pas les mêmes items que les années précédentes", observant que tous les établissements n'effectuent pas de déclarations, et que celles-ci fluctuent d'une structure à l'autre en raison des variations dans le "seuil de tolérance à l'agression".

La DGOS souligne que les atteintes aux personnes ont diminué pour la deuxième année consécutive au sein des services hospitaliers, avec 4.225 signalements (-2%, soit -6% sur deux ans).

Des adaptations techniques et organisationnelles requises

La majorité des violences déclarées sont des atteintes aux personnes (83%), relevant principalement de la violence physique, avec 46% de coups (+3%) et 1% de faits relevant de la qualification crimes. La part restante relève de la violence verbale avec 21% de signalements concernant des insultes ou des injures et 15% de menaces.

Les auteurs du bilan soulignent que ces constats doivent "conduire à une adaptation technique et organisationnelle des services afin que soit prise en compte cette dimension qui assoit les sentiments exprimés par les professionnels de terrain (violence quotidiennement présente et permanente), d'autant qu'une telle dimension n'est pas sans incidence sur l'organisation du travail et les conditions de travail au sein de ces structures".

Les atteintes aux biens représentent 17% des signalements: 14% concernent des dégradations, 2% des vols par effraction (+2%) et 1% des incendies ou "dégradations graves". Les politiques de sécurisation menées au sein des établissements de soins doivent prendre en compte ce problème, selon les auteurs du rapport.

Les structures "peuvent se retrouver au coeur des phénomènes sociaux dans leurs dimensions les plus violentes (phénomène de bandes, incendies volontaires), 2010 mettant en exergue une vigilance insuffisante à l'égard d'évènements contre lesquels il est possible de réduire leur expression", ajoutent-ils

4 victimes sur 5 font partie du personnel

Les services les plus touchés sont la psychiatrie (32%, -21% sur deux ans), les urgences (13,5%, -1,3% sur deux ans), la médecine générale (16%, +3% sur deux ans).

Les patients sont désignés comme les auteurs des violences dans 71% des situations (-2% par rapport à 2009), devant les accompagnants (23,3%, +3,4%) et le personnel de l'établissement (5,4%, -1,5%).

Environ 82% des personnes victimes font partie du personnel de l'établissement, soit une hausse de 5%. Les patients sont victimes de ces violences dans 13% des cas (-7%).

(Le bilan annuel de l'observatoire est téléchargeable ici)


Source : infirmiers.com