Des membres du STC occupaient depuis six jours les locaux administratifs afin d'obtenir le départ de l'équipe de direction, dont ils mettent en cause la compétence et "l'honnêteté", a indiqué à l'APM Antoine Pruneta, en précisant que cette action visait à sauver l'hôpital fortement déficitaire et était menée avec le soutien du personnel.
La CFDT, syndicat majoritaire de l'établissement, ne s'est pas jointe à cette action, note-t-on.
L'accident s'est produit samedi vers 22h dans des circonstances qui restent à déterminer. Alors que trois personnes devaient occuper le bureau, une quinzaine étaient présentes, a indiqué Antoine Pruneta se félicitant de la mobilisation. "Nous avons mangé ensemble" en regardant et en commentant le journal télévisé sur Internet, a-t-il ajouté en précisant que l'ambiance était bonne mais pas agitée.
Pierre Coggia, chef cuisinier de 43 ans et militant actif du STC, est mort sur le coup.
D'après Antoine Pruneta, personne n'a vu ce qui s'était passé. La fenêtre est ancienne et elle n'a pas la hauteur réglementaire, a-t-il ajouté, en indiquant que Pierre Coggia avait peut-être voulu ajuster le drapeau à l'extérieur.
"Il n'y avait aucun administratif présent au moment de l'accident et aucune négociation n'était en cours", a déclaré le préfet de Corse, Christian Leyrit.
Selon Reuters, les membres présents du personnel, très choqués, n'ont pas laissé les enquêteurs de la police judiciaire pénétrer à l'intérieur du bâtiment dans un premier temps.
Antoine Pruneta a indiqué dimanche que les membres présents samedi soir avaient fait leurs dépositions. Les bâtiments ont été évacués dimanche.
L'autopsie sera pratiquée lundi.
Contactée dimanche par l'APM, la direction a simplement indiqué qu'il s'agissait d'un accident et qu'une enquête était en cours.
Interrogée dimanche soir lors du Grand rendez-vous Europe1-TV5-Le Parisien, la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, a exprimé ses condoléances à la famille.
Elle a souligné que cet accident n'était pas lié aux négociations en cours sur le plan de retour à l'équilibre.
Le centre hospitalier d'Ajaccio (450 lits et places), qui ne s'est toujours pas organisé en pôles, se trouve dans une situation financière extrêmement difficile avec un déficit structurel de 22 millions d'euros fin 2007, ramené à 16 millions d'euros compte tenu de 6 millions d'euros d'aides de l'Etat, rappelle-t-on.
Ce déficit représente 20% du budget courant de l'hôpital, a précisé la ministre de la santé.
Un projet de plan de retour à l'équilibre qui prévoit la suppression de 320 postes sur un effectif de plus de 1.500 salariés (hors médecins), a été proposé au CA mais n'a pas été adopté pour le moment, rappelle-t-on.
"Je crois qu'il faut maintenant que les négociations se passent dans le calme, j'en appelle à la responsabilité de chacun" pour s'engager dans le redressement de l'hôpital, a souligné Roselyne Bachelot dimanche soir.
Pour elle, le "déficit considérable" de l'hôpital "n'est pas inéluctable car tout à côté, à l'hôpital de Bastia, les comptes sont à peu près à l'équilibre".
Elle a exprimé son soutien à la direction et à l'agence régionale de l'hospitalisation (ARH) de Corse qui doit "mener cette action avec beaucoup de dialogue bien-sûr et beaucoup de responsabilité aussi".
INFOS ET ACTUALITES
Hôpital d'Ajaccio: chute mortelle d'un syndicaliste
Publié le 02/06/2008
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Source : infirmiers.com
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