À Reims, le monument à la gloire des infirmières françaises et alliées victimes de leur dévouement
a été inauguré en 1924. Découvrez son histoire, celle d’une stèle qui rend hommage aux infirmières tombées au champ d’honneur en 1914-1918.
La Grande Guerre a fait des millions de morts et parmi eux, des infirmières. Juliette Adam, écrivaine, féministe engagée, amie de George Sand et surnommée La grand-mère de la Patrie
lance à la fin de la guerre, une souscription internationale pour l’édification d’un monument à la mémoire de toutes ces femmes qui avaient, au péril de leur vie, porté secours aux soldats blessés de 1914 à 1918. La ville de Reims est choisie car le nombre de victimes y a été le plus grand en France. C’est au square de l’Esplanade Cérès, actuelle place Aristide-Briand que la stèle haute de cinq mètres prend place. Elle est signée Charles Girault, architecte et Denys Puech, sculpteur. L’une des faces représente deux infirmières soignant un blessé : l’une à genoux essuyant son visage et l’autre debout, prenant son pouls au poignet. L’inauguration a lieu le 11 novembre 1924. Juliette Adam, 88 ans est présente et fait lire son discours en raison de son grand âge. En voici un extrait : Toutes ces nobles femmes ont donné aux combattants le secours immédiat et l’espoir d’une courte ou lente guérison. Toutes ont laissé dans le cœur de ceux qui ont survécu à l’horrible hécatombe le noble sentiment de la reconnaissance.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une plaque commémorative à la mémoire des infirmières et brancardiers de la Croix-Rouge tombés a été ajouté à la base du monument : victimes de leur devoir sous le bombardement du 30 mai 1944
qui a fait 52 morts et 70 blessés graves. Les infirmiers et brancardiers dont il est question s’étaient refugiés dans une cave-abri frappée par une bombe.
Une inscription rend aussi hommage aux infirmières de la Première Guerre mondiale :
Sur terre et sur mer
elles ont partagé
les dangers du soldat.
Elles ont bravé
dans les hôpitaux
bombardés et torpillés
le feu de l'ennemi
la contagion
l'épuisement.
En consolant la douleur
elles ont aidé la victoire.
Honneur à elles.
Elles vivront à jamais
dans le souvenir
de leurs patries
fières et reconnaissante
Deux infirmières à l’origine du Bleuet de France
Arboré dernièrement lors des cérémonies organisées à l’occasion du Centenaire de l’Armistice du 11 novembre 1918, le Bleuet de France est fabriqué et vendu chaque année afin d'aider financièrement les victimes de guerre, anciens combattants, pupilles de la Nation et victimes du terrorisme. Quelle est l’origine du Bleuet de France ? En 1925, Charlotte Malleterre, fille du commandant de l’Hôtel national des Invalides et Suzanne Leenhardt, infirmière, créent un atelier dans lequel elles fabriquent des fleurs de bleuet en tissu pour permettre aux blessés de guerre de s’occuper, de reprendre goût à la vie. C’est aussi une source de revenus. Mais pourquoi cette fleur ? On dit alors que le bleuet est capable de pousser sur les champs de bataille malgré le chaos de la guerre et les Poilus désignaient les jeunes recrues sous le nom de bleuets
. De l'autre côté de la manche, les Britanniques ont quant à eux choisi le coquelicot.
Pour en savoir, plus rendez-vous sur verdun-meuse.fr
Inès KheireddineJournaliste infirmiers.com ines.kheireddine@infirmiers.com @Ineskheireddine
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