L'été vous a tendu les bras. Après une éprouvante fin d'année scolaire, doublée du stress des examens de fin d'année et de la sélection afin d'entrer en formation AS, vous en avez profité (espérons-le !) pour faire le plein d'énergie sous le soleil caniculaire ! Un rechargement des batteries qui vous sera utile et cela, plutôt deux fois qu'une ! Car, à peine le temps de se remettre de vos chaudes émotions passées que vous vous apprêtez déjà à gravir durant 10 mois une nouvelle montagne, celle de la formation. Seulement, pour gardez le cap et damer le pion haut la main, il va falloir vous accrocher solidement à une seule et unique cordée : la motivation. En effet, la barre des attentes est sans conteste haute lorsque l'on veut devenir AS ! Alors, avant de subir de fouet le "mal des montagnes" et de rebrousser chemin en cours de route, suivez le guide ! Mieux vaut maintenant repérer les meilleurs points d'ancrage pour se cramponner solidement à la formation AS plutôt que de dévisser dangereusement, non ?
1er point d'ancrage : préparation du matériel
Partir à l'aventure l'esprit serein, voilà le 1er point d'ancrage auquel vous devez vous fixer ! A tout le moins, évitez de charger la mule et éliminez au plus vite les contrariétés financières qui peuvent vous détourner de votre objectif final : le DEAS. En ce domaine, ce sujet peut s'avérer être un véritable noeud sur votre estomac car, d'une gratuité de la scolarité, dans les instituts de formation de l’Éducation Nationale ou prise en charge par les Conseils Généraux, à une pleine participation financière de l'élève (en moyenne 4500 €) en instituts privés, les établissements pédagogiques n'ont pas tous le même coût. Maman, papa, mamie et consorts ouvriront leur portefeuille à certains, pour d'autres, il va falloir faire preuve d'un peu de débrouillardise ! Par conséquent, réfléchir en amont au financement de sa formation permet de ne pas rester interdit au pied de la montagne. Au lieu de vous retrouver démuni au moment de payer votre ticket d'entrée à gravir le sommet, visez dans le mille de la solution financière la plus appropriée à vous soutenir durablement, sans faillir !
- Bourse Sanitaires et Sociales (B.S.S)
En plus d'assurer la prise en charge du coût de la formation, les régions peuvent octroyer une bourse d'études en faveur des élèves aides-soignants. L'attribution de la Bourse Régionale Sanitaires et Sociales est décidée en fonction des ressources et des charges familiales. Un dossier est à remplir dès l'entrée en formation. - Contrat d'apprentissage
Solution de plus en plus sollicitée, le statut d' "apprenti" aide-soignant remporte un vif succès auprès des employeurs et des volontaires. Lié par un contrat de travail l'élève aide-soignant en apprentissage profite d'une rémunération nette variable entre 41 % à 78 % du SMIC (en fonction de son âge et de l'année du contrat). De plus, il est certain de trouver un emploi à l'obtention de son DEAS puisque l'apprenti s'engage à servir l'établissement formateur a minima une durée égale à son contrat initial. L'apprentissage aide-soignant présente donc un double avantage financier et de carrière ! Si vous êtes intéressé, plusieurs conditions sont à remplir :
- avoir moins de 26 ans
- s'inscrire dans un institut de formation partenaire d'un Centre de Formation des Apprentis (C.F.A).
- signer un contrat d'apprentissage avec un employeur. - Plan de formation Pôle Emploi
Pour les personnes inscrites au fichier des demandeurs d'emplois de Pôle Emploi, des solutions de financement sont proposés pour entrer en formation d'aide-soignant. Contactez votre conseiller pour obtenir des renseignements qui différent selon votre situation personnelle. De 16 à 25 ans, vous pouvez également vous rapprocher de la Mission locale. - Plan de formation pour les salariés
La formation est un droit ouvert à tous. Le Compte Personnel de Formation se crédite vie active. Dans le cadre de votre entrée en formation d'aide-soignant vous pouvez demander àutiliser la somme accumulée pour en financer le coût. - Prêt étudiant
Un prêt vous engage et doit être remboursé. C'est donc un engagement à ne pas prendre à la légère mais qui est une solution envisageable pour financer sa formation si vous ne pouvez percevoir aucunes subventions ou aides. - Institut privé vs institut public : qui choisir ?
La France offre l'embarras du choix pour se former au métier d'aide-soignant et compte en moyenne 30 IFAS, privés ou publics, par région, soit près de 260 écoles sur le territoire ! Cependant, deux grands types de convoyeurs permettent d'accéder au DEAS : les instituts privés et publics. Proposant la même formation théorique et délivrant un diplôme identique, l'on peut tout de même noter quelques différences fonctionnelles qui doivent être pris en compte avant de se diriger vers l'un ou l'autre de ces sherpas pour être guidé sans encombre.
Pour autant, avant d'oeuvrer, il faut bûcher!
2ème point d'ancrage : s'organiser pour mieux apprendre
Biologie, micro-biologie, normes biologiques, règles d'hygiènes... Concentrée en 8 modules, la densité des apprentissages ne manquent pas dès le début de la formation AS ! Obligatoires, ils sont tout autant de bagages théoriques nécessaires à mettre en pratique sur vos différentes périodes d'immersion professionnelle et demeurent les matériaux essentiels à faire de vous un professionnel de santé aguerri ! Pour autant, avant d'oeuvrer, il faut bûcher ! Ainsi, s'organiser pour mieux apprendre est LE point d'ancrage incontournable auquel s'attacher lorsque l'on commence son ascension professionnelle. Voici quelques pistes, basiques vous en conviendrez, mais pourtant fondamentales :
- Définir d'emblée sa méthode de travail : du "par coeur" aux fiches de révisions, en passant par des schémas, à vous d'évaluer ce qui vous permet d'être efficace ! (êtes-vous plutôt auditif ou visuel ?)
- Être attentif durant les cours, c'est remplir 80 % du travail de mémorisation !
- Profiter de toutes les richesses : bibliothèque de l'IFAS, sites web (cours infirmiers.com, INSERM, replay de l'émission "C'est pas sorcier"...) cadres formateurs, les pairs étudiants en soins infirmiers, les collègues de promos...
- Se créer une petite routine de travail : rien de pire que d'attendre la veille de la validation pour réviser ! Pourquoi ne pas envisager de relire un cours tous les soirs ?
3ème point d'ancrage : investir l'apprentissage de terrain
Vous n'y couperez pas ! Relié au précédent par une épaisse cordée formative, l'apprentissage de terrain, c'est-à-dire les stages, vous permettra sans nul doute de combiner savoirs et savoirs-faire ! Dans une formation qui se veut professionnelle, vous vous apercevrez très rapidement que c'est en soignant que l'on devient aide-soignant ! Ainsi, au contact de vos pairs, l'enseignement clinique de terrain vous permettra de pratiquer l'exercice du soin au cours de six périodes de quatre semaines de stages couvrant plusieurs spécialités. Néanmoins, cela ne s'improvise pas et n'est pas une promenade de santé. Au dessus de ce 3ème point d'ancrage, demeurent inscrits dans le roc montagneux que vous gravissez ces 10 commandements de l'élève AS en stage.
Les 10 commandements de l'EAS en stage
1- Ponctualité il te faudra
Faire preuve de ponctualité, c'est prouver sa rigueur professionnelle et son sens du travail en équipe. Il y a toujours un collègue qui termine son poste lorsque, nous, le démarrons à peine !
2- Une tenue professionnelle tu auras
La blouse blanche, pour bien porter son nom, doit le rester. Ce n'est ni une serpillière froissée, ni une étoffe sur laquelle un bambin s'est amusé à faire des pâtés ! Une tenue professionnelle propre et soignée inspire confiance en le professionnel qui prône l'hygiène individuelle. En outre, vous êtes aussi l'ambassadeur de votre institut de formation : pensez-y !
3- Pas de bijoux, piercings, bracelets, bagues tu ne porteras
Pour éviter d'emporter Staphylocoque doré, et tout un tas d'autres petites bestioles se coinçant avec gourmandise sous toutes les interstices, de se faire arracher le lobe de l'oreille ou un morceau d'arcade sourcilière durant des situations de soins sportives, merci de porter les bijoux en famille !
4- Téléphone portable impérativement tu rangeras
A moins d'une irrépressible envie de jeter un énième coup d’oeil à Snapchat, votre téléphone portable ne vous saura d'aucune utilité personnelle durant votre temps de travail, si ce n'est de vous attirer les foudres de votre tuteur. Évitez de perdre le fil en regardant constamment celui des actualités. Levez les yeux au ciel et regardez les humains en face, c'est le propre de votre futur métier !
5- Te présenter à tous les membres de l'équipe tu feras
Afin de lever toute forme d'anonymat sur votre présence dans l'équipe, il est préférable de ne pas jouer à l'inconnu mystère. Ne jouez pas à l'homme invisible : présentez-vous ! Même si l'on ne vous réponds pas, au moins la personne ne pourra dire qu'elle ne vous connaît pas !
6- Curiosité professionnelle toujours tu auras
Poser des questions aux professionnels de santé et aux patients, aller chercher l'information dans les classeurs de protocoles, développer ses connaissances... La curiosité professionnelle n'est assurément pas un mauvais défaut !
7- A l'initiative et l'anticipation tu veilleras
Un élève est un futur aide-soignant en devenir. A ce titre, l'on attends de lui une capacité d'anticipation et des initiatives professionnelles pertinentes (préparer son matériel sans qu'on lui demande, repérer et répondre aux demandes des patients...). Sortez les mains des poches !
8- Confiance en toi jamais tu ne perdras !
Le milieu de la santé peut se montrer très exigeant avec ses étudiants et ses élèves. Vous croiserez peut-être le chemin de certains professionnels ayant oublié qu'ils ont été un jour à votre place... D'éventuelles réflexions gratuites , des remarques, ne doivent pas atteindre votre confiance : si vous êtes entré en formation, c'est que vous le valez bien !
9- Ton tuteur, maître de stage, tu écouteras
L'encadrement fait partie des devoirs d'un professionnel de santé. Certains, grâce à leurs qualités pédagogiques et leur expérience ont même une fonction attitrée, ils sont tuteurs et maîtres de stages. Ce seront eux vos principales personnes ressources auprès desquelles vous vous formerez en pratique. Un jour, peut-être, vous serez à cette place... En attendant, écoutez et prenez-en de la graine !
10- De bonnes comme des mauvaises expériences, ton identité de futur aide-soignant tu construiras !
C'est durant la formation initiale que l'on découvre la multiplicité des services et des établissements de soins ainsi que les différentes facettes de l'exercice : un bon moyen de découvrir LA spécialité dont on a envie. En outre, côtoyer une foule de professionnels de santé, pratiquant de façon différente, permet d'affiner sa vision du soignant que l'on souhaite devenir une fois diplômé... A vous d'en prendre le meilleur tout en écartant le pire !
4ème point d'ancrage : l'introspection
Finalement, stage après stage, de semaine en semaine de formation, vous suffoquez ! Vous voilà malheureusement atteint du mal des montagnes ! Avant d'abandonner sur un coup de tête, prenez tout de même le temps de réfléchir aux raisons qui ont modifié votre souffle de dynanisme durant votre ascension. Une mauvaise expérience en stage ou des difficultés à suivre la formation théorique ne sont assurément pas les mêmes considérations que si vous vous rendez compte que le métier d'aide-soignant ne vous fait plus rêver et que vous aspirez à un autre avenir professionnel. Pour vous aider à faire le point, il n'est pas inutile de discuter de votre situation avec vos cadres formateurs et/ou la direction de l'institut de formation. Ceux-ci vous conseilleront peut-être une interruption de formation, pour raisons justifiées, ne pouvant excéder une année. La formation conduisant au diplôme d’état d'aide-soignant peut, à l'initiative de l'institut, être suivie de façon discontinue, sur une période ne pouvant excéder deux ans (Article 17 – arrêté du 22.01.2005 relatif à la formation d'aide-soignant). Une période "blanche" propice à la réflexion pour revenir, espérons-le, plus motivé que jamais ! Dans le cas où vous êtes persuadé de faire le bon choix en quittant la formation d'aide-soignant, ne vivez pas cela comme du "temps perdu". Sachez profiter et valoriser les compétences humaines, les connaissances scientifiques et l'expérience de vie accumulés durant votre parcours !
Accrochez-vous ! Cela vaut le coup !
En définitive, l'épreuve de la formation AS se résume en une consigne inlassablement répétée tout au long de votre ascension : "Accrochez-vous ! Cela vaut le coup !" Malgré un parcours bordé d'expériences énergivores, vous arriverez certainement sans encombres au point culminant de votre formation : l'obtention du DEAS. Dans 10 mois, quelques mètres vous sépareront encore de l'oriflamme de la ligne d'arrivée et de la table des récompenses : le diplôme. A votre approche, la voix du jury vous rappellera la règle : "Sont déclarés reçus au diplôme d’État d’aide-soignant les candidats qui ont validé l’ensemble des compétences liés à l’exercice du métier." (article 22 de l'arrêté du 22.10.2005 modifié relatif à la formation conduisant au diplôme d'Etat d'aide-soignant). Pour ce faire, rien plus de simple.
Il suffit de bien nouer durant 10 mois la cordée de sa motivation autour de ces 4 points d'ancrage ! Une fois votre aventure formative terminée, ne la jetez surtout pas, gardez votre vieille compagne de route, elle est précieuse ! De cette dernière, vous en retirerez une bien plus belle ligne, celle de la nouvelle vie professionnelle d'un professionnel de santé !
Alexis Bataille
Etudiant en soins infirmiers L1 (2019-2022), Aide-soignant
@AlexisBtlle
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