Pour une majorité de soignants en EHPAD, le sujet du VIH est « relativement lointain ». C’est le constat que dresse Geoffroy Garin, chargé de mission sciences humaines et sociales au sein du gérontopôle d’Ile-de-France (Gérond’if), auprès de nos confrères d’Hospimedia. Une étude sur l’accompagnement des personnes séropositives de plus de 60 ans par des structures médico-sociales de la région, intitulée VI-AGE, est actuellement conduite en partenariat avec Sidaction. Elle démontrerait que plus de 70% des soignants ont rarement ou jamais accompagné une personne séropositive. Quant à la formation sur le VIH, elle serait relativement absente dans les EHPAD et les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD). Or, 175 000 personnes vivent avec le virus en France, dont 40% rien qu’en Ile-de-France, et cette population vieillit.
Une peur persistante de la contamination comme frein essentiel
C’est notamment la persistance d’une peur de la contamination chez les soignants qui expliquerait cette situation ainsi que les freins qui limitent l’accueil des personnes séropositives en établissement. Pourtant, à l’exception de quelques spécificités (entrée en établissement plus précoce, statut sérologique qui n’est pas toujours connu des proches), la prise en charge de ces patients ne se distingue pas par des difficultés techniques particulières. Sans compter qu’il n’est pas rare de rencontrer des patients experts et autonomes dans la prise de leur traitement.
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D’où l’importance de changer le regard des équipes sur le VIH et de les réassurer, poursuit Geoffroy Garin. « Ce qui est très positif c'est qu'on voit que, dans l'ensemble, le suivi d'un patient séropositif en établissement contribue à changer durablement et de manière positive le regard sur les malades et la maladie », rapporte-t-il à Hospimédia. Le gérontopôle apporte lui-même quelques pistes pour améliorer l’accompagnement de ces résidents : sensibilisation au vieillissement de cette population, respect des droits du patient et du principe d’égalité devant les soins, gestion de la confidentialité, ou encore prévention et sensibilisation à la gestion de situations pratiques (tel qu’une personne séropositive qui se mettrait en couple avec une autre qui ne l’est pas).
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