En cas de douleur thoracique, il ne faut pas hésiter à composer le 15, car si cette douleur est liée à un infarctus du myocarde, la précocité de la prise en charge est déterminante pour le pronostic ultérieur, a affirmé jeudi le Pr Patrick Goldstein, urgentiste à Lille, lors d'une conférence de presse organisée à Paris-La Défense dans le cadre du Congrès "Les Urgences coronaires", qui se déroule les 29 et 30 avril.
Ce congrès réunit ainsi les différents intervenants de la prise en charge des maladies coronariennes aiguës : médecins urgentistes hospitaliers et des SAMU/SMUR, cardiologues hospitaliers et libéraux.
Les pathologies coronaires (infarctus du myocarde et angor instable) constituent la première cause de mortalité dans le monde. "Elles sont fréquentes mais graves. On recense entre 100.000 et 120.000 infarctus du myocarde chaque année en France et 200.000 syndromes coronaires aigus. La mortalité s'élève à 10-15% dans les 30 premiers jours, tout en restant la plus faible d'Europe", indique le Pr Gabriel Steg (hôpital Bichat, Paris), organisateur de cette manifestation.
Grâce à des traitements de plus en plus précoces et actifs, entrepris avant même l'arrivée à l'hôpital, par les équipes pré-hospitalières des SAMU/SMUR qui peuvent initier rapidement une thrombolyse (traitement permettant de lyser le caillot obstruant l'artère), la mortalité précoce a nettement reculé ces dernières années.
"Ce que doit retenir le grand public réside dans le fait que toute douleur thoracique peut être un signe d'insuffisance coronaire aiguë et doit par conséquent motiver l'appel du 15, ce d'autant plus que la personne concernée a plus de 40 ans, est fumeuse, diabétique ou hypertendue", explique le Pr Goldstein.
De l'avis du Pr Steg, le circuit idéal est d'appeler le 15 pour être pris en charge rapidement par les équipes du SAMU/SMUR qui orienteront le patient directement vers une unité de soins intensifs cardiologique, sans passer par les urgences, afin de bénéficier éventuellement d'une cathétérisation en moins de deux heures. "En effet, précise le Pr Goldstein, le délai entre l'apparition d'une douleur thoracique aiguë et une reperméabilisation ne devrait pas excéder 2 heures".
Il faut donc, selon lui, éviter à tout prix au malade cardiaque une orientation vers un service d'urgences classique.
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