La Haute Autorité de Santé vient de publier deux nouvelles recommandations de bonnes pratiques dont les principaux objectifs sont identiques : promouvoir les techniques de soins non médicamenteuses et éviter les prescriptions inappropriées, systématiques ou prolongées de psychotropes, en particulier de sédatifs et de neuroleptiques.
La Haute Autorité de Santé vient de publier deux nouvelles recommandations de bonnes pratiques dont les principaux objectifs sont identiques : promouvoir les techniques de soins non médicamenteuses et éviter les prescriptions inappropriées, systématiques ou prolongées de psychotropes, en particulier de sédatifs et de neuroleptiques.
Ces recommandations s’intègrent dans la mesure 15 du Plan Alzheimer 2008-2012, mesure pilotée par la HAS, et répondent aux objectifs de réduction de la prescription des psychotropes chez les personnes âgées fixés dans le cadre du programme pilote de la HAS intitulé « Améliorer la prescription de psychotropes chez le sujet âgé ».
Elles complètent également les recommandations portant sur le diagnostic et la prise en charge de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées déjà publiées en 2008.
La première est intitulée : Recommandation « Confusion aiguë chez la personne âgée : prise en charge initiale de l’agitation »
Ces recommandations concernent la prise en charge initiale de tous les patients âgés ayant une confusion aiguë et agités, avec ou sans démence connue sous-jacente. Si la prise en charge des patients atteints de maladie d’Alzheimer ou apparentés présente des spécificités, elle donne lieu à des recommandations spécifiques. Est exclue de ces recommandations la prise en charge de la confusion aiguë postopératoire.
Les recommandations visent à répondre aux questions suivantes :
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Comment identifier une confusion aiguë ?
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Quels sont les symptômes de confusion aiguë à rechercher ?
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Quelles sont les indications de l’hospitalisation ?
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Quelles sont les causes cliniques vitales ou évidentes à rechercher avant une sédation ?
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Quelles sont les situations au cours de confusion aiguë chez les personnes âgées pour lesquelles une sédation médicamenteuse de courte
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Durée est justifiée en complément des autres modalités de prise en charge ?
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Quelles sont les modalités d’une sédation médicamenteuse de courte durée ?
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Quelles modalités de surveillance mettre en œuvre une fois l’agitation contrôlée ?
Les objectifs de ces recommandations sont :
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de limiter la prescription médicamenteuse à ce qui est strictement indispensable ;
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d’assurer dans tous les cas une surveillance attentive de la personne âgée.
Ce qu’il faut retenir
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La confusion aiguë est une situation d’urgence médicale, souvent multifactorielle, qui nécessite un diagnostic étiologique et une prise en charge médicale rapides.
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Il convient d’arrêter les médicaments pouvant être responsables de la confusion ou ceux non indispensables en adaptant les modalités de l’arrêt à la classe thérapeutique.
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Il est recommandé de traiter en premier lieu les facteurs qui favorisent la survenue d’un état de confusion et de débuter par des mesures non médicamenteuses (apaiser la personne, préserver la communication, éviter l’isolement, etc.).
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Si ces mesures sont insuffisantes, un traitement pharmacologique peut être nécessaire. Dans tous les cas, il n’est destiné qu’à corriger ponctuellement les symptômes gênants (anxiété majeure ou agitation sévère) pour le patient et son entourage.
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Si un traitement pharmacologique est prescrit, il faut privilégier une monothérapie, pendant une durée la plus courte possible (24 à 48 heures au maximum), à une posologie plus faible que chez un adulte jeune, en évaluant l’effet dès la 1ère prise et avant chaque renouvèlement de prescription et en arrêtant le traitement dès le contrôle des symptômes gênants.
La deuxième est intitulée Recommandation « Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées : prise en charge des troubles du comportement perturbateurs (TCP) »
Ces recommandations portent sur la prise en charge des troubles du comportement jugés par l’entourage (aidants et proches, professionnels intervenant auprès du patient, autres patients, etc.) comme dérangeants, perturbateurs, dangereux, que ce soit pour le patient ou pour autrui (opposition, agitation, agressivité, comportements moteurs aberrants, desinhibition, cris, idées délirantes, hallucinations, troubles du rythme veille-sommeil). Les troubles du comportement déficitaires ou de retrait (apathie, repli sur soi, dépression), également fréquents au cours de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées, et leur prise en charge ne sont pas traités dans ces Recommandations de Bonnes Pratiques.
Ces recommandations visent à :
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Homogéiser les pratiques en termes de diagnostic, de prévention et de traitement des troubles du comportement perturbateurs ;
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Promouvoir les techniques de soins non médicamenteuses ;
Eviter les prescriptions inappropriées, systématiques ou prolongées de psychotropes, en particulier de sédatifs et de neuroleptiques.
À lire et à faire connaître.
Webographie
Guy ISAMBART
Rédacteur en chef infirmiers.com
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