Santé publique France a publié un bulletin épidémiologique sur le nouveau coronavirus. Pour l’instant la diffusion du virus se poursuit sur le territoire, le nombre de cas confirmés étant toujours en hausse. De même, les descriptions des cas graves admis en réanimation et des décès montrent sans réelle surprise que les personnes âgées sont les plus touchées. Certaines régions comptent actuellement plus de cas que d’autres.
Face à la pandémie de coronavirus, il est nécessaire de récolter le maximum de données possibles. Santé publique France a mis au point des bulletins épidémiologiques hebdomadaires afin de faciliter l’accès aux chiffres une fois mis à jour. La première semaine de confinement (du 16 au 22 mars) a ainsi été passée au crible.
Ainsi, entre le 21 janvier et le 24 mars 2020, 22 302 cas de Covid-19 ont été signalés à Santé publique France. Une écrasante majorité des patients étaient des adultes et 35% avaient au moins 65 ans. Si l’ensemble des régions sont atteintes, elles ne le sont pas avec la même intensité : le Grand-Est, l’Ile-de-France, les Hauts-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes comptabilisant le plus de cas.
Estimer la prévalence : un exercice difficile…
Ainsi, l’épidémie poursuit sa phase ascendante, cependant les données sous-estiment forcément la réelle prévalence car, les lignes directrices par le Ministère des Solidarités et de la Santé stipulent que les patients présentant des signes de Covid-19 ne sont plus systématiquement classés et confirmés par test biologique
. A présent, les prélèvements à visée diagnostic sont réalisés en prenant en considération les comorbidités potentielles du patient, son état clinique et son contexte familiale voire professionnel (pour les soignants notamment). L’analyse de l’évolution de l’épidémie s’appuie ainsi sur la complémentarité de différentes sources de données
, explique Santé publique France qui s’est donc appuyé sur les chiffres du réseau Sentinelles et de SOS médecin pour l’ambulatoire et ceux du réseau Oscour pour l’hôpital ainsi que sur la surveillance virologique via les laboratoires effectuant les tests de dépistage.
En outre, les données du réseau Sentinelles donnent une idée : près de 41 836 patients potentiellement infectés par le SARS-CoV2 ont consulté ou téléconsulté un médecin généraliste durant cette première semaine de confinement. De leur côté, les associations SOS médecins ont également rapporté une hausse des actes pour suspicion de coronavirus par rapport à l’ensemble de leur activité. On passe de 3% la semaine du 9 au 15 mars à 15% pour celle du 16 au 20 mars. En parallèle, au niveau de la surveillance virologique via le dépistage, les taux de positivité des prélèvements à l’hôpital ont grimpé et atteignent 22% cette même semaine.
Au niveau hospitalier, d’après le réseau Oscour, 15 956 passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 ont été signalés représentant 10% de l’activité totale (contre 2,5% la semaine précédente). De plus, le nombre de passages ayant abouti à une hospitalisation est également en augmentation (36% la semaine du 16 au 20 mars contre 33% précédemment). En ce qui concerne les personnes vulnérables, les deux tiers des 65 et plus sont hospitalisés après un passage aux urgences ainsi que 80% des plus de 75 ans.
L’âge médian des personnes hospitalisées au 24 mars était de 70 ans et celui des personnes hospitalisées en réanimation de 65 ans
Caractéristiques des personnes hospitalisées
Une surveillance sur les cas graves admis en réanimation a débuté mi-mars. Elle est basée sur un réseau de services volontaires de réanimation qui a pour objectif de documenter les caractéristiques des cas graves de COVID-19 admis en réanimation
, selon Santé publique France. L’âge moyen des cas est de 65 ans avec 26% des patients qui sont âgés de plus de 75 ans. Par ailleurs, 67% de ces personnes présentent au moins un facteur de risque potentiel de complication suite à une infection au Covid-19. Les deux comorbidités les plus fréquemment rapportés restent le diabète (23%) et les pathologies cardiaques (22%).
Depuis le 1er mars 2020, 1 100 patients ayant été hospitalisés sont décédés. Parmi elles, 85% étaient âgés de 70 ans et plus. D’une manière générale, 78% des personnes décédées du Sars-Cov-2 étaient âgées de 75 ans et plus et 93% de 65 ans et plus. On estime cependant que 17% des patients hospitalisés en réanimation n’ont pas de comorbidité et sont âgés de moins de 65 ans. Ces mêmes patients représentent 2,4% des décès.
Enfin, une hausse de la mortalité toutes causes est rapportée dans certaines zones comme dans le Haut-Rhin (+75%), dans l’Oise (+40%), dans les Vosges (+35%) et dans les Alpes de Haute-Provence (+65%). Celle-ci concernerait essentiellement des individus de 65 ans et plus. Ces résultats confirment l’impact important de l’épidémie de coronavirus dans la population générale. Cependant, la part de la mortalité attribuable à cette épidémie reste à déterminer
, conclut le bulletin.
L’Agence publique met toutefois l’accent sur le fait qu’un bon pilotage d’une épidémie comme celle que nous vivons actuellement passe par la mise en place de dispositifs de soutien pour la population. Une pandémie virale comme celle du COVID-19 nécessite d’avoir des outils de monitoring non pas seulement de l’épidémie mais aussi des perceptions et réactions de la population, qu’elles soient psychologiques ou comportementales
, explique le document. Ainsi, la France serait en train de réaliser un dispositif dans ce but en s’inspirant de l’expérience acquises, notamment dans d’autres pays, lors de précédentes crises sanitaires. Cet outil reposera sur deux indicateurs principaux : l’évolution du risque de contamination perçu (afin d’estimer l’adoption des mesures barrières) mais aussi, les variations du niveau d’anxiété et de dépression.
Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com @roxane0706
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