Depuis 2000 le don d’organes et la greffe sont devenus priorité nationale suite au manque crucial d’organes en France.
En 2007, 1 562 personnes ont été prélevées permettant à 4 666 malades d’être greffées. Cependant, 13 081 personnes étaient encore inscrites sur la liste d’attente d’un organe au 31 décembre et 227 malades sont décédés faute de greffe.
94,4% des personnes prélevées étaient en état de mort encéphalique, 5,6 % des donneurs d'organes ont fait ce don de leur vivant suivant les règles strictes de l’Agence de la biomédecine.
En 1996, à l’initiative de l’Etablissement Français des Greffes (EFG) devenu l’Agence de la biomédecine (ABM), ont été mises en place des unités de coordination de prélèvement d’organes et de tissus dans les établissements hospitaliers autorisés aux prélèvements.
En 2004, l’Agence de la biomédecine a intensifié le recrutement de coordinatrices et mis en place des réseaux de prélèvements.
A titre d’exemple, le réseau Ouest francilien regroupe 7 établissements préleveurs et 7 établissements non préleveurs (ces derniers disposant de réanimations susceptibles de recevoir des donneurs potentiels).
Un numéro d’appel d’urgence connu de tous ces services a été instauré et chaque jour 2 coordinatrices sont d’astreinte pour intervenir rapidement sur le réseau.
Les fonctions de la coordinatrice sont de trois ordres :
- Prise en charge des donneurs potentiels d’organes en état de mort encéphalique dans un service de réanimation :
- Entretien avec les proches afin de recueillir la non-opposition du défunt aux prélèvements d’organes et de tissus (PMOT)
- organisation des examens indispensables à la confirmation de la mort encéphalique et à l’évaluation de la qualité des organes prélevables,
- organisation et gestion du bloc opératoire,
- aide aux démarches administratives et suivi des proches à leur demande.
Elle est en liaison constante avec un régulateur de l’agence de la biomédecine qui lui est chargé de trouver les receveurs possibles en fonction du dossier présenté.
- Prise en charge des prélèvements de tissus (le plus souvent cornées, peau) chez les personnes décédées à cœur arrêté au sein de son établissement.
Pour chacune de ces prises en charges la coordinatrice est garante auprès des proches du respect des lois de bioéthique et du respect du défunt
- Information sur le don et la greffe aux personnels médicaux, para médicaux, étudiants (infirmiers et autres) à l’intérieur comme à l’extérieur de son établissement, mais aussi du grand public par l’organisation de forums d’informations dans les entreprises mais aussi lors de manifestation sportives. En effet, une randonnée rollers sera organisée le 14 juin 2009 à travers la capitale afin de mettre en avant cette cause de Santé publique définie comme « d’intérêt national » et de répondre aux questions des participants mais aussi des passants et ce, tout le long du parcours.
Le coordonateur, au sein de son hôpital, a donc une mission transversale. Il ne faut pas perdre de vue que le coordinateur est un service à lui seul, il dépend dans la grande partie des cas directement de la direction de son hôpital. De fait, il est très autonome dans la gestion de son temps de travail en dehors des missions de prélèvements.
A lui de prendre des initiatives, de se tenir au courant de l’évolution constante de la législation (en corrélation avec l’Agence de biomédecine), de rédiger des procédures nécessaires au bon fonctionnement des démarches de prélèvements et enfin d’établir une relation de confiance avec les différents intervenants : les proches es défunts, les médicaux, paramédicaux, personnels de bloc, les chirurgiens et les agents de la chambre mortuaire.
Les coordinateurs sont tous infirmiers avec pour la plupart une expérience de réanimation. Leur formation est essentiellement assurée par leurs pairs sous la responsabilité d’un cadre de l’agence de la biomédecine qui elle-même organise des cessions de formation complémentaires.
La « durée de vie » de la fonction de coordinateur est finalement très brève. Au-delà de 5 ans rares sont ceux qui ne se réorientent pas vers des métiers tel que psychologue, cadre de santé.
Il est vrai qu’il est souvent difficile de retourner dans un service de soins après avoir goûté à plus de responsabilités et d’autonomie.
Pascale THIERRE coordinatrice au centre hospitalier de Versailles
Audrey STYPULKOWSKI coordinatrice de l’hôpital Necker enfants malades
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