L’Association Française des Diabétiques (AFD) lance la première semaine nationale de prévention du diabète du 4 au 10 juin 2012. Le but : sensibiliser les quelque « 700.000 Français diabétiques qui s'ignorent » et lutter contre les idées reçues à l'aide des Dalton, le diabète étant aussi « Une histoire de famille ».
Du 4 au 10 juin 2012 se déroulera la première semaine nationale de prévention du diabète. L’Association Française des Diabétiques (AFD) souhaite ainsi combattre les préjugés et la méconnaissance associés à la maladie. Comme le précise Gérard Raymond, président de l'AFD: « Non, le diabète n'est pas seulement l'apanage des gourmands qui mangent trop de sucre ». Pour lutter contre les idées reçues, la campagne aura pour représentants les frères Dalton, héros de la célèbre BD Lucky Luke créée par Morris en 1946, des portes-parole de choix puisqu'on est bien loin des clichés liant exclusivement la maladie au surpoids et au « bien vivre ». C'est au travers d'une campagne d'affichage, de presse, à la radio, et sur le web que cette famille de « maigres » présentera sa vision du diabète. Sur Internet cela se traduit notamment par la mise en ligne d'un test à disposition de tous les internautes permettant d'évaluer son risque face au diabète et de recevoir des préconisations en fonction de son profil, selon que le risque de développer la maladie soit faible, modéré ou élevé. En plus de cette action « virtuelle », des bénévoles aux couleurs des Dalton investiront différents lieux du 4 au 10 juin 2012, tels que La Défense, pour échanger sur le diabète et sensibiliser le plus grand nombre de personnes. Plus de 200 actions sont ainsi menées à travers la France.
Généralités et chiffres du diabète
- Aujourd'hui, environ 3 millions de personnes diabétiques sont traitées en France, alors qu'elles étaient 1,6 million en 2000. On estime que 400 nouveaux cas apparaissent chaque jour et si rien n'est fait, 1 Français sur 10 sera touché d'ici 15 ans. Pour l'AFD, le diabète est un enjeu majeur qui doit être traité tôt afin d'éviter les complications. Celles-ci peuvent être plus ou moins graves et se caractérisent notamment par des troubles de la vision, des amputations voire des décès. On estime en effet que 30.000 décès par an sont attribués au diabète en France.
- Le diabète de type 1 débute chez l'enfant ou l'adulte jeune et se traduit par une déficience ou une absence de sécrétion d'insuline par le pancréas provoquant une augmentation du taux de sucre dans le sang. Dans ce cas, la maladie est dite « auto-immune », c'est-à-dire provoquée par un dysfonctionnement du système immunitaire. C'est la forme la moins fréquente du diabète puisqu'elle concerne 10 % des personnes atteintes.
- Le diabète de type 2 est quant à lui plus fréquent puisqu'il touche 90 % des malades. Cette maladie est souvent asymptomatique et se déclare en général après 40 ans, d'où l'importance de sensibiliser les plus jeunes avant l'apparition des premières complications. La maladie engendre un état d'insulinorésistance se caractérisant par une perte de sensibilité de l'organisme à l'insuline et par une déficience progressive de la sécrétion d'insuline dont l'efficacité s'amoindrit. Cependant, le risque peut être atténué par la pratique d'une activité physique et par la lutte contre le surpoids.
La place de l'hérédité
Afin d'évaluer les connaissances de la maladie dans l'opinion publique et de poursuivre ses actions de manière plus efficace, l'AFD prévoit également de mener une enquête chaque année. Comment le public perçoit-il le diabète ? En connaît-il les facteurs de risque ? Quelle place l'hérédité occupe-t-elle dans les représentations ? A-t-il conscience de la gravité de cette maladie qui est le symptôme de pathologies invalidantes ? Autant de questions que l'AFD compte bien traiter par le biais d'un baromètre afin de poursuivre son combat contre la maladie. Lors de la première enquête de mars 2012, 1.000 personnes âgées de 30 ans et plus ont été interrogées. Les résultats montrent que globalement, la maladie est plutôt bien connue même si des précisions doivent être apportées. Ainsi, 57% des Français pensent qu'une alimentation trop riche en sucre est la principale cause de diabète, alors que l'hérédité est en fait le facteur de risque majeur de diabète de type 2. En effet, avec un parent diabétique, une personne a 40 % de risque de développer un diabète. Ce chiffre peut atteindre 70 % lorsque les deux parents sont porteurs de la maladie.
Par ailleurs, le Centre d'études et de recherches pour l'intensification du traitement du diabète (CERITD) a mis en œuvre le programme Descendance pour en savoir plus sur le diabète de type 2. Ce dernier passe par le recrutement de 500 familles dont au moins un parent diabétique est encore en vie, et dont un frère ou une sœur âgé de plus de 35 ans est non-diabétique. A terme, cette étude permettra d'acquérir une connaissance plus approfondie du facteur génétique et héréditaire de la maladie de manière à prévenir la maladie plus efficacement, notamment chez les enfants, adolescents et jeunes adultes à haut risque génétique.
Cette campagne de sensibilisation à la maladie diabétique est soutenue par la Direction Générale de la Santé (DGS) qui considère qu' « elle répond tout à fait aux objectifs de santé publique menés par le ministère de la Santé par l'information sur le diabète qu'elle va fournir au grand public permettant à chacun un regard nouveau sur la maladie. Elle va permettre aussi à chacun d'évaluer son niveau individuel de risques de développer un diabète. Cette prise de conscience devrait permettre à la personne de prendre contact avec son médecin traitant pour vérifier son taux de glycémie et si nécessaire, d'être prise en charge de façon adaptée, précocement, et ainsi de réduire les risques de complications imputables à cette affection lorsqu'elle n'est pas pris en charge, suffisamment tôt ».
Bref, une véritable action de santé publique au demeurant très réussie.
Aurélie TRENTESSE
Rédactrice Infirmiers.com
aurelie.trentesse@infirmiers.com
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