A l'occasion de la Journée mondiale du diabète, une enquête IFOP, à l'initiative de Novo Nordisk, leader dans le traitement du diabète, présente un état des lieux de la connaissance et de la perception du diabète de type 2 en France. A la clé, pas mal de connaissances lacunaires...
Rappelons que la Journée mondiale du diabète a pour but de mieux faire connaître cette maladie dans le monde - son ampleur mais aussi les moyens dont on dispose pour la prévenir. Elle a été instaurée en 1991 par la Fédération mondiale du Diabète et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le jour anniversaire de la naissance de Frederick Banting qui, avec Charles Best, a joué un rôle crucial dans la découverte de l’insuline, en 1922.
Chiffres et rappels sur la maladie diabétique
Les chiffres en attestent, la maladie diabétique s'apparente à une véritable épidémie : dans le monde, quelque 300 millions de personnes sont atteintes. En France, près de 3 millions de personnes sont atteintes pour un coût évalué à 14 milliards € 1. Les chiffres sont, selon les experts, sous-estimés puisqu'environ 600.000 personnes ne sont pas diagnostiquées et les projections pour 2025 guère optimistes puisque plusieurs études estiment une croissance de 25 % en France du nombre de diabétiques.
Rappelons qu'un diabète est avéré lorsque la glycémie à jeun est égale ou supérieure à 1.26 g/l, à deux reprises ou égale ou supérieure à 2 g/l à n’importe quel moment de la journée.
On distingue principalement deux types de diabète :
- le diabète de type 1 qui touche 10 % des diabétiques. Anciennement appelé diabète insulino-dépendant (DID), il est habituellement découvert chez les sujets jeunes : enfants, adolescents ou adultes jeunes. Ce diabète résulte de la disparition des cellules bêta du pancréas. On dit que le diabète de type 1 est une maladie auto-immune. Le glucose ne pouvant entrer dans les cellules retourne dans le sang. Le taux de glucose dans le sang s’élève alors. L’unique traitement est l’apport d’insuline (sous forme d'injections ou de pompe à insuline) ;
- le diabète de type 2 autrefois appelé non insulino dépendant (DNID) touche 85 % des diabétiques. Il apparaît généralement chez le sujet de plus de 40 ans, cependant les premiers cas d’adolescents et d’adultes jeunes touchés apparaissent en France. Le surpoids, l’obésité et le manque d’activité physique sont la cause révélatrice du diabète de type 2 chez des sujets génétiquement prédisposés. Les facteurs de risque reconnus sont un âge supérieur à 45 ans, l'obésité androïde, des antécédents familiaux de diabète de type 2, un antécédent de diabète transitoire (stress majeur, traitement corticoïde...), un diabète transitoire au cours d'une grossesse (diabète gestationnel) ou un poids de naissance de l'enfant de plus de 4 kg, une hypertension artérielle, un bilan lipidique perturbé, les patients sans diabète connu et ayant eu un infarctus du myocarde.
Dans le diabète de type 2, soit le pancréas fabrique toujours de l’insuline mais pas assez, par rapport à la glycémie : c’est l’insulinopénie. Soit cette insuline agit mal, on parle alors d’insulinorésistance. Le diabète de type 2 est traité dans un premier temps par des mesures hygiéno-dététiques (alimentation équilibrée, activité physique) puis on a rapidement recours à des traitements anti-diabétiques oraux ou injectables (insuline) dont l’efficacité n’est optimale que s’ils sont associés à une alimentation équilibrée et une activité physique régulière.
Pour le Pr Emmanuel Colson, diabétologue (CHU Jean Verdier, Bondy), « la prévalence de la maladie diabétique de type 2 en France est de 4 % de la population mais atteint 15 % au-delà de 70 ans. Le diabète de type 2 est de plus en plus fréquent dans cette population. Alors qu'il ne figurait en 1990 qu'à la 4e position des affections de longue durée, cette maladie est passée au 2e rang, derrière les cancers en 2002. Cette hausse s'explique à la fois par l'épidémie de l'obésité et par le vieillissement de la population »2.
« En France, il y a 3 millions de diabétiques et 600 000 qui s'ignorent. Le diabète est la 1ère cause de cécité, la 1ère cause d'amputations et la 2ème cause d'accidents cardiovasculaires ».
Les principaux enseignements de l'enquête IFOP/Novo Nordisk
Les résultats de l'enquête IFOP réalisée en octobre 2011 sur la connaissance et la perception du diabète de type 2 chez 1 008 Français âgés de 40 ans et plus, révèlent des connaissances lacunaires sur la maladie2. En effet, seules 70% des personnes interrogées estiment qu’il y a davantage de personnes diabétiques aujourd’hui en France qu’il y a 10 ans alors que l’épidémie du diabète est actuellement galopante. Seuls 56 % des répondants savent qu’il est possible de prévenir le diabète de type 2 alors qu’une alimentation saine et la pratique d’une activité physique régulière peuvent permettre de retarder l’apparition du diabète selon les recommandations du PNNS (Plan National Nutrition Santé). De la même façon, seules 46 % des personnes interrogées savent qu’il est possible pour une femme de développer la maladie suite à un diabète survenu pendant la grossesse (diabète gestationnel) alors qu’une femme qui a fait un diabète gestationnel a un risque multiplié par 7 de développer un diabète de type 2 3.
Les points forts à retenir sont les suivants :
- le diabète est une maladie bien connue bien que des lacunes demeurent sur certains points, notamment l'expansion de la maladie en France au cours de la dernière décennie ;
- la pratique du dépistage est très largement répandue parmi les Français âgés de 40 ans et plus malgré un risque de développer la maladie perçu seulement d'une personne interrogée sur quatre ;
- le diabète suscite la crainte, même si la dangerosité de la maladie demeure modérée aux yeux des personnes interrogées par rapport à d'autres pathologies et qu'ils jugent possible de vivre normalement avec le diabète ;
- les Français exprime un sentiment et un souhait d'information majoritaires sur la maladie en général.
Claude Colas, endocrinologue, diabétologue (Hôtel-Dieu, Paris), fondatrice de « Ose », association de patients diabétiques (http://ose.asso.fr/), revient sur sur le fait que le diabète suscite la crainte. « La maladie fait peur car personne n'ignore les complications graves qui accompagnent son évolution. De plus, l'insuline a, à tort, une mauvaise image car elle est assimilée à un traitement contraignant car elle est injectable et nécessite une surveillance et une adaptation quotidienne. Et un meilleur moral. Elle signe pour les patients qui la commencent, une fin en soi et l'irréversibilité du traitement. Alors que l'insuline est nécessaire parce que les comprimés ne sont plus efficaces sur la propre sécrétion d'insuline du patient. C'est un traitement qui va normaliser le taux de sucre dans le sang et qui redonne également de la force physique. Il est donc nécessaire de déculpabiliser les patients diabétiques de type 2 et leur apprendre à dédramatiser les injections d'insuline qui ne sont pas douloureuses et s'intègrent finalement facilement à leur vie de tous les jours. Ce sont les patients qui le disent et le reconnaissent une fois que le premier pas est fait » 2.
Le Pr Emmanuel Cosson a souligné en conclusion de cette présentation que « malheureusement encore trop de patients ont des complications liées au diabète, comme les troubles de la vision, l’insuffisance rénale, des douleurs invalidantes au niveau des jambes, ou même des maladies cardiaques liés a une découverte trop tardive du diabète. Un grand nombre de ces complications pourrait être évité si le diabète était dépisté tôt et pris en charge précocément. Aujourd’hui, les patients diabétiques peuvent vivre très bien ».
De l'intérêt d'un dépistage précoce
Ces résultats montrent que de gros efforts restent à faire en termes de prévention et d’information sur le diabète auprès du grand public. Novo Nordisk, dans le cadre de son engagement Changing Diabetes® pour un jour vaincre cette maladie, déploie des actions concrètes et lance deux campagnes nationales de prévention et d’information pour lutter contre cette épidémie silencieuse : « 600 000 personnes sont diabétiques sans le savoir…et vous ? êtes-vous à risque ? » et « Vous avez eu un diabète pendant votre grossesse. Vous avez un risque de devenir diabétique. Faites-vous dépister ! ». « Ces deux campagnes s’inscrivent dans la démarche de prévention et de sensibilisation sur le diabète menée par Novo Nordisk en France et dans le monde », a déclaré Krisja Vermeylen, Vice-Présidente France & Belux de Novo Nordisk. « Les collaborateurs de Novo Nordisk sont fiers de participer à cette opération de santé publique qui sera déployée en régions et également, le 14 novembre, Journée Mondiale du Diabète, auprès de 6 000 employés sur le site du siège de l’entreprise à la Défense ».
De son côté, l'Association française des Diabétiques, AFD, une des principales associations sur le diabète, se mobilise en mettant le diabète « au cœur du débat politique » en organisant à l’Assemblée Nationale, à Paris, un grand débat réunissant experts, élus et citoyens Les mots d'ordre sont : favoriser la prévention et l'accompagnement des patients et renforcer la démocratie sanitaire.
Il est aujourd'hui avéré que le dépistage précoce d'un diabète de type 2 (simple prise de sang en laboratoire sur prescription médicale) permet d'éviter les complications et surtout d'augmenter l'espérance de vie et ceci grâce au bon contrôle glycémique et au contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire (dont notamment l'hypertension artérielle). On constate ainsi un changement radical du vécu des patients depuis ces 15 dernières années dont la qualité de vie a augmenté en réduisant le risque de complications.
Notes
1 Coûts et soins remboursés par l’Assurance maladie aux personnes traitées pour diabète. BEH 2009
2. Conférence de presse du 9 novembre 2011, Novo Nordisk, Paris : « Halte aux idées reçues. Mobilisons-nous pour ralentir l'épisdémie silencieuse du diabète ! ».
3. O. Verier-Mine Outcomes in women with a history of gestational diabetes. Screening and prevention of type 2 diabetes Literature review Diabetes and Metabolism 36 (2010) 595-616
Bernadette FABREGAS
Rédactrice en chef IZEOS
bernadette.fabregas@izeos.com
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