Le Pr Gilles Brücker, président de l'InVS, et Pierre-Etienne Bisch, PDG de Météo France, se sont exprimés lors d'une conférence de presse organisée à l'issue de la première des réunions hebdomadaires que ces deux organisations doivent désormais organiser chaque jeudi pour dresser un bilan épidémiologique et météorologique précis en cas de canicule, à la demande du gouvernement.
"Première véritable période de canicule faisant suite à celle de 2003", cet épisode, "le plus long et le plus intense" enregistré depuis la mise en place du plan canicule en 2004 a fourni "la première occasion" pour évaluer l'efficacité du système de vigilance, en testant le fonctionnement et l'impact de ce plan, a expliqué le PDG de Météo France.
Si par rapport à la canicule de 2003, cette vague de chaleur s'est avérée moins intense en termes de températures moyennes (avec des températures maximales et minimales plus faibles), ce phénomène s'inscrit incontestablement "dans la classe des canicules", a-t-il poursuivi. En effet, "ce phénomène est apparu beaucoup plus long que celui de 2003", puisqu'il sévit depuis la fin juin dans la basse vallée du Rhône et depuis le 7 ou le 10 juillet pour un certain nombre d'autres départements, a relevé Pierre-Etienne Bisch, en précisant qu'à son apogée, la vague de chaleur a concerné jusqu'à une soixantaine de départements.
UN SYSTÈME RÉACTIF ET PERFORMANT
Le plan canicule mis en place en 2004 a notamment permis d'organiser une "collaboration réelle au jour le jour" tout au long de l'été entre Météo France et l'InVS, qui "imbriquent désormais leurs expertises, sans se contenter de les mettre bout à bout", a indiqué le PDG de Météo France.
Grâce à ce partenariat, "je crois que nous avons aujourd'hui un dispositif extrêmement réactif et extrêmement performant" : ce "système de vigilance opérationnel" a permis que "ce nouvel épisode de canicule, incontestable dans sa durée et dans son étendue géographique, n'exerce qu'un impact sanitaire, certes réel, mais restant modéré", s'est félicité le président de l'InVS.
"Nous n'étions pas prêts en 2003, mais nous avons tiré les leçons de cet épisode douloureux" qui avait entraîné une surmortalité de près de 15.000 décès au cours des trois premières semaines d'août 2003, a-t-il relevé.
Ainsi, la mobilisation générale des acteurs du plan, "ce qui est normal", mais aussi celle des associations -comme la Croix Rouge française ou les associations de proximité-, celle des professionnels de santé et des médias, ainsi que "les actes individuels de solidarité que nous ne voyons pas" ont permis "de présenter un bilan qui n'est pas celui d'une catastrophe", a souligné le Pr Gilles Brücker. Le dernier bilan de la mortalité directement ou indirectement imputable à la chaleur, établi mercredi soir, fait état d'un total de 64 décès et ne constate aucune augmentation de la mortalité globale.
QUELLES ÉVOLUTIONS ?
Même si le dispositif français s'est montré efficace en matière de prévention de la mortalité liée directement ou indirectement à la chaleur, le président de l'InVS a rappelé que "des accidents liés à la chaleur, il y en a tous les jours, même en deçà des seuils d'alerte", en précisant que "pour toute vague de chaleur, il existe un prix à payer".
Pour améliorer encore plus l'efficacité du système français et minimiser au maximum l'impact de futures vagues de chaleur, le président de l'InVS a évoqué quelques pistes, notamment une réflexion "sur l'évolution des normes de l'habitat", dans la mesure où les infrastructures ont parfois "joué un rôle déterminant dans la survenue des décès".
Alors que "quelques cas" d'hyperhydratation/hyponatrémie (diminution de la concentration en sodium par dilution des sels minéraux, pouvant entraîner des malaises, des nausées, des confusions) ont été signalés à l'InVS via le Réseau Oscour (Organisation de la surveillance coordonnée des urgences, qui porte sur une cinquantaine de services), le Pr Gilles Brücker a également considéré qu'une réflexion "sur le bon calibrage des messages de prévention" sera probablement également nécessaire.
Il reste "très important de faire boire les personnes âgées" qui ne ressentent pas la sensation de soif, a-t-il insisté, mais peut être faudra-t-il à l'avenir "affiner les recommandations sur les quantités d'eau à absorber", éventuellement "conseiller de boire des eaux sodées plutôt que des eaux totalement déminéralisées", ou encore rappeler qu'"il faut continuer à s'alimenter régulièrement" en parallèle.
Des cas d'hyperhydratation ont notamment été enregistrés récemment aux urgences des Hospices civils de Lyon (HCL), mais aussi plus tôt dans la saison à Paris, des cas ponctuels ayant également été recensés en 2003 et en 2004, a précisé le président de l'InVS.
"Quelques cas d'hyperhydratation ont effectivement été enregistrés aux urgences de l'hôpital Edouard Herriot", confirme-t-on aux HCL en précisant que ces cas représentent "une minorité des admissions aux urgences", contrairement aux mentions faites dans certains médias d'un tiers des admissions de patients de plus de 75 ans dans ce service d'urgence./mr/ajr
INFOS ET ACTUALITES
Canicule : bilan positif pour le dispositif français de vigilance alors que la vague de chaleur touche à sa fin
Publié le 28/07/2006
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Source : infirmiers.com
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