L'association a présenté lors d'une conférence de presse son troisième livre blanc sur les hôpitaux, quelques semaines avant l'examen du projet de loi hôpital, patients, santé et territoires par le Parlement.
"Nous ne contestons pas le principe de mise en place de communautés hospitalières de territoire [CHT"> prévue dans le projet de loi mais cela ne doit pas dissimuler une politique visant, par la fermeture de services, à accélérer la fermeture de petits hôpitaux", a déclaré lors de la conférence de presse le président de l'association, Martin Malvy.
Craignant une "absorption" des petits établissements, l'association s'inquiète de la définition des espaces qui sera retenue pour la création de ces communautés hospitalières. Elle demande que les CHT soient "évaluées, sécurisées financièrement et transparentes quant à leur fonctionnement".
Elle déplore aussi que le projet de loi HPST "écarte les élus de l'organisation des soins et notamment des hôpitaux".
"En voulant remplacer les conseils d'administration des hôpitaux par des conseils de surveillance et en supprimant la présidence par le maire, on écarte les élus de l'hôpital", déplore Martin Malvy qui dénonce "un coup porté à la démocratie".
Dans son livre blanc, l'APVF demande que les élus locaux soient associés aux décisions pour l'avenir des infrastructures sanitaires et souhaite "une présence forte" des élus au sein des futures agences régionales de santé (ARS). "Il faudrait que les agences soient co-présidées par le préfet et par le président de la région", estime Martin Malvy.
L'association plaide aussi pour la création d'un Conseil régional de santé publique qui serait consulté avant chaque restructuration sanitaire.
LUTTER CONTRE LES IDEES RECUES
Dans leur livre blanc, les petites villes de France s'attaquent aux "idées reçues véhiculées dans les médias" sur les petits hôpitaux: ils coûteraient cher et auraient une mauvaise qualité des soins.
"Au niveau économique, les études montrent que l'hôpital idéal comprend entre 200 et 650 lits", a déclaré Martin Malvy indiquant que les établissements situés en dehors de cet intervalle n'étaient pas rentables économiquement.
Il a souligné que les CHU représentaient actuellement plus d'un tiers des dépenses de santé, contre 5% pour les 500 plus petits hôpitaux.
"Si les petits hôpitaux n'ont pas les moyens techniques de faire des actes lourds, les grands établissements utilisent parfois des moyens disproportionnés pour traiter des pathologies simples. Il faut donc revoir la coordination et la complémentarité entre les petits et les grands établissements", estime l'association dans son livre blanc.
Elle affirme aussi "qu'aucune donnée ne permet d'affirmer que les petits hôpitaux dispensent des soins de moins bonne qualité que les gros". "Le taux d'infections nosocomiales est plutôt meilleur que dans les CHU et le taux de fuite des patients vers des établissements de plus grandes tailles n'est pas un critère objectif", a lancé Martin Malvy.
Dans leur livre blanc, les élus défendent un modèle selon lequel les hôpitaux de petites tailles seraient chargés des soins de premier recours et les plus gros seraient spécialisés pour les pathologies les plus lourdes.
Ils demandent un "financement adapté" aux petites structures qui ne doivent pas être soumises aux contraintes de rentabilité et réclament une tarification à l'activité (T2A) qui tienne compte du critère de la proximité.
MAINTENIR LES PETITS HOPITAUX POUR ATTIRER LES MEDECINS
L'association estime dans son livre blanc que le maintien des services actifs (MCO) des petits hôpitaux permettra de limiter les problèmes de démographie médicale.
"C'est déjà difficile de convaincre un jeune professionnel de santé de s'installer en zone rurale, ça l'est encore plus si l'hôpital local ne dispose plus de services actifs mais uniquement d'un service de soins de suite", a assuré Martin Malvy.
L'association demande l'élaboration d'un "plan national d'incitation" à l'installation du personnel médical dans les zones sous-dotées. Les internes pourraient par exemple réaliser des stages dans les petits établissements santé et les instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) travailler plus étroitement avec ce type d'établissement.
Pour garantir la pérennité des petits hôpitaux, l'association demande aussi le développement des activités de santé publique, de la télémédecine et des alternatives à l'hospitalisation.
L'APVF, qui fédère les petites villes de 3.000 à 20.000 habitants et compte près de 1.000 adhérents, plaide également pour une "modification des comportements institutionnels" avec une meilleure transparence des décisions administratives, davantage de solidarité entre les établissements et de coopération avec la médecine de ville.
INFOS ET ACTUALITES
Avenir des petits hôpitaux
Publié le 14/10/2008
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Source : infirmiers.com
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