Les Français appliquent-ils toujours gestes barrières et autres mesures de prévention ? Pas en majorité, répond Santé publique France dans le cadre de sa trente-huitième étude CoviPrev (voir encadré), publiée mardi 15 octobre. La plupart des habitudes durement acquises durant la crise sanitaire sont de moins en moins respectées, démontre-t-elle, alors que s’annonce la période hivernale avec son cortège de virus respiratoires. En 2022, la France avait été confrontée à une triple épidémie (grippe, Covid-19 et bronchiolite) qui avait durement mis le système de santé à l’épreuve. Le scénario s’était reproduit dans une moindre mesure durant l’hiver suivant.
Une application liée à la situation épidémique
Le port du masque n’est ainsi plus un réflexe répandu : seuls 13% des répondants à CoviPrev ont déclaré le porter systématiquement, et 16% souvent en cas de symptômes et en présence de personnes fragiles ou dans des lieux très fréquentés. « En revanche, 43% des répondants ont déclaré ne jamais porter le masque dans ces situations à risque, et 7% ne jamais se laver les mains », constate Santé Publique France. Quel que soit le geste concerné, la proportion de personnes indiquant ne jamais les respecter est plus importante chez les hommes, les personnes en situation d’inactivité, les personnes déclarant ne pas être à risque de développer une forme sévère du Covid-19, celles résidant en zone rurale ou encore les personnes défavorables à la vaccination.
Parmi les raisons qui les poussent à maintenir les gestes barrières, les répondants listent un retour de l’épidémie et « l’envie de ne pas être malade ou de ne pas contaminer (leurs) proches ». Les personnes déclarant que l’arrivée d’une épidémie de grippe leur ferait adopter d’avantage les gestes barrières sont plus nombreuses parmi les personnes âgées de 65 ans ou plus (36 %), les CSP+ (34%), les personnes se déclarant en mauvais état de santé général (40 %), ainsi que parmi les personnes à risque de forme sévère de Covid-19 (33 %), détaille l’Agence. « Par ailleurs, 15 % des répondants ont déclaré qu’aucune raison ne les pousserait à continuer ou augmenter l’adoption des gestes barrières », contre 13% en septembre dernier. « Les gestes barrières semblent toujours corrélés avec la Covid-19, l’arrivée d’une épidémie de grippe ou d’une autre maladie de l’hiver n’était en revanche évoquée que par moins d’un tiers d’entre eux », en conclut-elle.
Une adhésion à la vaccination qui demeure stable
Côté vaccination, l’adhésion des Français demeure globalement stable. « 52 % des personnes ciblées par la vaccination antigrippale ont l’intention de se faire vacciner contre la grippe cet hiver, proportion identique par rapport à l’année passée », indique Santé publique France. Concernant le Covid-19, 59% des personnes ciblées par la campagne déclarent avoir l’intention de recevoir une nouvelle dose de vaccin. Pour les 41% restants, les raisons avancées pour ne pas bénéficier de la campagne de rappel ont trait à la crainte d’événements indésirables, réels ou supposés (25%), à l’idée que les vaccins ne sont pas efficaces ou encore que les doses reçues précédemment suffisent à les protéger (24%). Enfin, la moitié des personnes ciblées par la campagne antigrippale et anti-covid qui vient de s’ouvrir accepteraient ainsi de se faire vacciner, et 32% choisiraient de recevoir les deux injections en même temps. « Par ailleurs, 23 % des répondants à risque de formes graves ont déclaré ne vouloir faire aucun des deux vaccins en septembre 2024, proportion stable par rapport à 2023 », ajoute l’Agence.
Lancée en mars 2023 par Santé publique France au début de la crise sanitaire, l'enquête CoviPrev permet de suivre l’évolution des comportements (gestes barrières, confinement, consommation d’alcool et de tabac, alimentation et activité physique) et de la santé mentale (bien-être, troubles) en population générale. Elle s'effectue tous les mois sur des échantillons indépendants de 2 000 personnes âgées de 18 ans et plus, via un questionnaire en ligne.
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