Ce lundi 25 novembre, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) entend réaffirmer son engagement sur le sujet. Ses hôpitaux organisent « de nombreuses actions de prévention et de sensibilisation », fait ainsi savoir l’institution dans un communiqué.
Quel bilan pour l'accompagnement des victimes de violences ?
Elle en profite également pour dresser un rapide bilan de l'accompagnement réalisé au sein de ses quatre Maisons des femmes : Bichat – Claude-Bernard, Hôtel-Dieu, Pitié-Salpêtrière et Bicêtre. En tout, ce sont 8 673 consultations qui y ont été réalisées en 2023, à raison de 8 rendez-vous pluridisciplinaires par femme en moyenne, indique-t-elle. « L’activité de ces Maisons a représenté sur l’année 2023 plus de 1 070 rendez-vous avec des intervenants sociaux, 916 ateliers et 118 groupes de paroles ou groupes thérapeutiques. » Autre chiffre qu’elle met en avant : les 124 plaintes qui ont été déposées au sein de ces Maisons des femmes, qui ont donné lieu à 109 rendez-vous avec la police. « Parmi les femmes accueillies à la Maison des femmes de l’AP-HP, un-tiers d’entre-elles est adressée par des services hospitaliers, AP-HP ou hors AP-HP », indique par ailleurs l’institution, qui annonce l’ouverture d’une cinquième structure à l’hôpital Antoine-Béclère en 2025.
Une possibilité de recueil des preuves sans dépôt de plainte
Autre point d'étape : celui de son nouveau dispositif permettant de recueillir les preuves de violences sexuelles, même sans dépôt de plainte, qui a fait l'objet d'une convention signée début octobre 2024 après une période d'expérimentation en 2023 à l'Hôtel Dieu. « En 2023, 22 victimes ont bénéficié de cette procédure et 16 victimes sur les neufs premiers mois de 2024. À ce jour, six patientes prises en charge en 2023 et cinq patientes prises en charge en 2024 ont déjà déposé plainte », indique l'institution. Un an plus tôt, elle avait mis en place une première convention avec le préfet de police de Paris et quatre procureurs afin de faciliter les démarches pour les femmes victimes de violences conjugales, qui peuvent depuis déposer plainte dans tous les services d’urgences de ses établissements.
Un dispositif de dépôt de plainte étendu à 377 structures
Un dispositif que le gouvernement entend étendre à 377 structures en 2025, a fait savoir Salima Saa, secrétaire d'État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes sur France Inter, ce lundi 25 novembre. « Pour tous les hôpitaux qui sont dotés d'un service d'urgences et d'un service gynécologique, à l'intérieur de cet hôpital, en effet, une femme qui se déplace là-bas pourra déposer plainte », a-t-elle expliqué. C'est ensuite l'établissement qui se charge de contacter le commissariat ou la gendarmerie, qui se déplace ensuite pour prendre le dépôt de plainte. Salima Saa a aussi souligné l'importance du recueil des preuves de violences sexuelles, qui « est absolument clé dans la constitution du crime de viol ». Et « pour que la machine judiciaire se mette en place, il faut un dépôt de plainte », a-t-elle poursuivi en insistant sur l'effort de formation dans ce domaine au moment de l'accueil des victimes.
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