En 2023, « les agents de la fonction publique se sont absentés 12,0 jours en moyenne », soit 1,7 jour de plus que les salariés du privé – qui se sont, eux, absentés, 10,3 jours en moyenne, avance un rapport de la Direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP) publié vendredi 15 novembre. Un écart qui se réduit entre public et privé, donc : en 2022, il s’établissait à 2,8 jours. « Ces durées d’absence sont en baisse dans les deux secteurs par rapport à 2022, mais de façon plus notable dans le secteur public (− 2,5 jours) que dans le secteur privé (− 1,4 jour) », précise le rapport. Des données qui viennent battre en brèche le discours tenu par le gouvernement, et notamment Guillaume Kasbarian, ministre de la Fonction publique, qui dénonçait récemment « une augmentation significative de la moyenne du nombre de jours d’absence par agent public », un argument avancé pour justifier la possibilité de faire passer de 1 à 3 le nombre de jours de carence pour les fonctionnaires.
Une baisse notable de l'absentéisme dans la fonction hospitalière
Et c’est dans la fonction publique hospitalière (FPH) que la baisse est la plus visible : -4,1 jours par agent et par an, pour un total de 14 jours d’absence en 2023 contre 18,1 jours en 2022. Les absences pour raison de santé demeurent toutefois les plus élevées dans la FPH ainsi que dans la fonction publique territoriale (FPT). Un phénomène qui s’explique par une raison structurelle : la fonction publique intègre davantage de femmes et de personnes de plus 50 ans que le privé. Les plus de 50 ans représentent ainsi 37% des agents, et pèsent pour 32% au sein de la FPH. Or, « Au sein de la fonction publique, c’est dans la FPH et la FPT que les femmes et les agents âgés de 50 ans et plus s’absentent le plus pour raison de santé », souligne le rapport. Il avance également la présence de métiers à plus forte pénibilité pour expliquer ces écarts. « En effet, les conditions de travail (contraintes physiques, horaires atypiques, risques psychosociaux, etc.) influent également sur les absences pour raison de santé. » Les agents de la FPH sont, à titre d’exemple, soumis à des horaires « atypiques » : sur 4 semaines, ils sont 57% à avoir travaillé au moins un samedi, 53% le dimanche, 43% le soir et 24% la nuit.
D'importants mouvements entre catégorie au sein de la FPH depuis 2011
Plus globalement, la FPH comptait en 2022 1,21 million d’agents, soit 21% des effectifs totaux de la fonction publique. Leur salaire brut mensuel moyen s’élevait à 3 358 euros ; le salaire net moyen des personnels des services de soins, qui représentent les deux tiers des effectifs, s’établissent toutefois à 2 499 euros mensuels. Il existe encore par ailleurs des écarts de rémunération entre hommes et femmes. « Au sein de la fonction publique, l’écart de rémunération est plus fort dans la FPH (18,3 %) en raison d’un écart important dans les hôpitaux publics : 18,8 %, alors qu’il n’est que de 1,7 % dans les établissements médico-sociaux », indique le document. À statut, âge, grade et catégorie hiérarchique et type d’établissement identiques, les femmes perçoivent 4,2% de moins que les hommes. Enfin, les mouvements entre catégories A, B et C sont plus perceptibles depuis onze ans dans la FPH. Depuis 2011, la part des agents relevant de la catégorie A a progressé de 15 points, essentiellement en raison de requalifications progressives de certains corps de catégorie B en catégorie A, « notamment des infirmiers ». Même chose entre catégories B et C : entre 2011 et 2021, la part des agents en C a fortement baissé, de -24 points, suite au reclassement d’une partie des aides-soignants de catégorie C en B.
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