La CNI dénonce l'immobilisme des pouvoirs publics face aux fermetures de lits et au manque de professionnels

La situation est compliquée dans les hôpitaux, a reconnu Olivier Véran dans une interview réalisée par le journal Libération suite à la publication d'un rapport du Conseil scientifique daté du 5 octobre pointant la fermeture de 20% des lits d’hôpitaux dans toute la France, provoquée par le manque de personnel, et notamment de personnel paramédical. Selon le ministre, suite à un coup de sonde réalisé sur 16 CHU qui a permis d'extrapoler les données, le nombre de postes vacants aurait ainsi augmenté de près d’un tiers par rapport à l’automne 2019, une hémorragie qu’explique en partie le passage de la crise sanitaire, qui a épuisé les soignants. Or, s’indigne la Coordination Nationale Infirmière (CNI) dans un communiqué, la situation ne date pas d’aujourd’hui. Si la crise a bien majoré la souffrance des professionnels et entraîne une nouvelle augmentation de la charge de travail, le syndicat dénonce un immobilisme des pouvoirs publics sur le sujet qui dure depuis une vingtaine d'années. Et les mesures prises dans le cadre du Ségur de la Santé ne répondent pas, juge-t-il, aux difficultés rencontrées par l’hôpital public : Ce ne sont pas les nouvelles grilles de salaires qui vont convaincre de ne pas quitter l’hôpital des soignants désabusés, épuisés physiquement et psychologiquement. Autre problème pointé par la CNI : le manque d’attractivité de la profession infirmière et l’abandon des étudiants en cours de formation, refroidis par les conditions de travail. Et le syndicat d’alerter sur les conséquences de ces fermetures de lits et de manque de soignants pour la santé des Français, notamment alors que se profilent les épidémies hivernales (bronchiolite , grippe, gastro-entérite…) et que l’épidémie de Covid-19 tend elle-même à reprendre.

La Rédaction Infirmiers.com