Bonus pour les médecins libéraux qui accepteront de faire des gardes un peu éloignées de leur périmètre, « taxe lapin » contre les patients qui n’honoreraient pas leur rendez-vous, mais finalement peu d’annonces pour les infirmiers : les mesures détaillées par le Premier ministre Gabriel Attal, samedi 6 avril via la presse régionale, sont loin d’être à la hauteur, relève la Fédération nationale des infirmiers (FNI). Reprenant dans les grandes lignes les orientations évoquées lors de son discours de politique générale, fin janvier, elles sont loin de constituer « un véritable plan d’attaque pour l’accès aux soins » et ne répondent « ni aux besoins des patients qui subissent de plus en plus la pénurie médicale, ni à l’inquiétude des IDEL qui attendent des mesures fortes pour la profession. » La Fédération en veut pour preuve la seule annonce qui concerne les infirmiers libéraux : celle relative à la permanence des soins, à laquelle ils auront à contribuer.
Plus d'autonomie pour les professions paramédicales
Pour autant, nuance la Fédération, ces annonces dénotent un point positif. « Le Gouvernement semble enfin avoir pris conscience que le parcours de soins tel qu’il est construit depuis 2004 est à revoir. » Elle vise ici la volonté affichée de s’écarter d’un système médico-centré en donnant plus de marge et de responsabilité aux autres professions de santé. Les pharmaciens seront ainsi autorisés dès juin à prescrire des antibiotiques contre angines et cystites, et une expérimentation est prévue pour tester l’accès direct aux kinésithérapeutes. « La mise en place d’un parcours de soins rénové avec plusieurs portes d’entrée et des outils de coordination puissants doit constituer le nouvel objectif des pouvoirs publics », insiste ainsi la FNI. Elle regrette toutefois que les infirmiers ne soient pas concernés par les mesures présentées, alors même que la profession et son champ d’exercice sont en pleine refonte. À noter toutefois que plusieurs chantiers et expérimentations sont attendus dans les mois à venir, à commencer par la création du statut d'infirmier référent ou la rédaction des certificats décès par les infirmiers.
« La FNI reste aussi sur sa faim en l’absence d’annonces sur l’ouverture de nouvelles négociations conventionnelles pour les infirmiers libéraux et sur la parution des textes relatifs à l’infirmier référent », ajoute-t-elle. Le ministre chargé de la Santé, Frédéric Valletoux, a en effet été clair sur ce point : aucune négociation conventionnelle n’est prévue à court ou moyen terme. De quoi susciter son agacement. Après le lancement de l’ « Ordo Challenge » la semaine précédente, elle envisage de lancer « un appel à stopper toutes les télétransmissions sécurisées en direction de l’Assurance maladie » en l’absence de réponse claire des pouvoirs publics.
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