Patrick Chamboredon, président de l'Ordre national des infirmiers le rappelle aujourd'hui, face à l’épidémie de Covid-19, "une organisation sanitaire exceptionnelle doit être déployée". Celle-ci s’appuie sur le secteur hospitalier mais aussi sur une mobilisation forte du secteur libéral. De fait, il appelle à des mesures d’urgence pour garantir et organiser la continuité des soins dans la durée
.
Le président de l'ONI tient d’abord à saluer le professionnalisme et l’implication des 700 000 infirmières et infirmiers qui exercent en France. Pour nombre d’entre eux, les conditions de travail sont déjà difficiles au quotidien, voire très difficiles. La crise sanitaire que nous traversons les oblige à faire preuve d'encore plus d'engagement et de résilience
. Durant cet épisode épidémique d’une rare intensité, comme ils le font tous les jours de l'année, les infirmier(e)s mettront leurs savoir-faire, compétences et connaissances cliniques au service des patients. Ils seront en première ligne, à l’hôpital comme à domicile, où ils porteront une attention particulière à la surveillance des patients atteints de COVID-19 mais aussi aux patients non atteints, dont certains seront indirectement impactés par l’épidémie (opération déprogrammée, hospitalisation écourtée…). Ils assureront un rôle dans le soutien moral et le nécessaire lien social avec les patients
poursuit Patrick Chamboredon. Au coeur du dispositif de soins, ils auront aussi un rôle à jouer dans la coordination des soins avec les autres professionnels de santé
.
Durant cet épisode épidémique d’une rare intensité, comme ils le font tous les jours de l'année, les infirmier(e)s mettront leurs savoir-faire, compétences et connaissances cliniques au service des patients.
Pour mener à bien ces missions durant cette période inédite, l'ONI appelle à la mise en place de sept mesures d’urgence qui visent à protéger les soignants pour protéger et rassurer les patients, à mobiliser le maximum de soignants, à assurer leur disponibilité dans la durée, et à mettre en place une organisation des soins spécifique, notamment pour tout ce qui relève de la prise en charge à domicile
.
La sécurité de TOUS les soignants est ainsi une impérieuse nécessité. Il faut donc protéger TOUS les soignants, pour protéger et rassurer les patients. En effet, selon l'ONI, les professionnels de santé ne doivent pas être de possibles vecteurs de contamination. Les équipements de protection (masques, lunettes, gants, blouses...) doivent impérativement et urgemment être mis à disposition de tous les professionnels de santé : médecins, pharmaciens, infirmiers, chirurgiens-dentistes, masseurs-kinésithérapeutes, sage femmes, aides-soignants…
Il faut faciliter la mobilisation de TOUS les soignants et assurer leur disponibilité dans la durée. Pour se faire, l'ONI demande plusieurs mesures urgentes :
- mettre en place des solutions de garde d’enfants exclusivement dédiés aux soignants, adaptées à leurs besoins, tout en veillant à ce que ces dernières respectent au maximum les mesures de précaution sanitaire ;
- mettre en place des mesures exceptionnelles pour organiser les roulements, les temps de repos, afin d’éviter l’épuisement extrême et d’assurer une disponibilité des professionnels de soin dans la durée ;
- assouplir le code de la santé publique de manière provisoire pour permettre aux infirmiers libéraux titulaires et remplaçants d’exercer en même temps sur leur zone d’intervention ;
- le 10 mars, nous avons appelé (avec l’Ordre des médecins et Santé Publique France) les médecins et infirmiers qui le peuvent à rejoindre la réserve sanitaire
. Cet appel doit être soutenu et largement relayé.
Il y a nécessité à organiser les soins, notamment à domicile. En effet, aujourd’hui, 130 000 infirmiers libéraux se déplacent au domicile des patients sur tout le territoire. Le Président de l'ONI le souligne, leur activité est déjà, ou s’apprête à être, significativement impactée par l’épidémie de COVID-19, soit parce qu’ils assureront la surveillance à domicile des patients atteints qui le nécessitent, soit parce qu’ils prendront en charge plus de patients (non atteints), et notamment des patients dont l’opération a été déprogrammée ou la sortie d’hôpital accélérée pour maximiser les capacités hospitalières. Ces derniers nécessiteront une attention particulière, aussi bien en termes de soins dispensés que d’analyse clinique de leur situation, ou encore d’approche globale (prise en compte de la situation sociale, familiale, intervention ou non d’aidants…)
. Il faut également identifier et distinguer les infirmiers exclusivement dédiés à la surveillance à domicile de patients atteints de COVID-19 des infirmiers en charge des patients non atteints et leur porter une attention identique. Enfin, pour l'ONI, il y a urgence à publier les décrets relatifs au télésoin afin de permettre aux infirmiers de suivre à distance (potentiellement plus fréquemment) les patients atteints de COVID-19
.
Patrick Chamboredon sera l'invité du Magazine de la Santé demain mercredi 18 mars à 13h40 sur France 5.
Rédaction Infirmiers.com
INTERNATIONAL
Infirmiers, infirmières : appel à candidatures pour les prix "Reconnaissance" 2025 du SIDIIEF
HOSPITALISATION A DOMICILE
Un flash sécurité patient sur les évènements indésirables associés aux soins en HAD
THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES
Hypnose, méditation : la révolution silencieuse
RECRUTEMENT
Pénurie d'infirmiers : où en est-on ?