La direction générale de la santé (DGS) et la direction générale de l'offre des soins (DGOS) demandent aux établissement de santé d'appliquer les recommandations relatives à la prévention de la transmission des bactéries hautement résistantes aux antibiotiques émergentes établies par le Haut conseil de la santé publique (HCSP), dans une instruction mise en ligne le 22 janvier 2014.
Depuis 2000, le nombre des infections dues à des entérobactéries porteuses d'une bêta-lactamase à spectre étendu (EBLSE) progresse de façon continue en milieu hospitalier. Cette augmentation expose au risque d'émergence des entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC). Le nombre d'épisodes d'EPC reste limité en France mais progresse très nettement depuis 2010, rappelle l'instruction n°DGOS/PF2/DGS/RI1/2014/08 du 14 janvier 2014. Dans ce contexte, le HCSP a élaboré un guide déterminant la conduite pragmatique préconisée lors de la suspicion ou la détection de bactéries multi et hautement résistantes aux antibiotiques émergentes (BMR et BHRe). L'application stricte de ces recommandations doit permettre de limiter la transmission croisée
par contact direct ou indirect tout en garantissant aux patients porteurs et contacts de bénéficier d'une prise en charge sans perte de chance
, soulignent les directeurs généraux de la DGOS et de la DGS, Jean Debeaupuis et Benoît Vallet.
Tous les services d'un établissement -administratifs, informatiques, cliniques, information médicale, laboratoire de biologie et équipes opérationnelles d'hygiène- doivent être sensibilisés
pour contribuer à la maîtrise des BMR et des BHRe, précise l'instruction. Cette lutte relève de la responsabilité conjointe de la direction et de la commission ou de la conférence médicale d'établissement (CME), dont elle doit être une priorité
, selon le texte.
Ces recommandations concernent les précautions d'hygiène standard et spécifiques aux BMR. Pour chaque cas, le niveau de risque doit être évalué. Le laboratoire de microbiologie doit repérer le plus rapidement possible
, en quatre jours maximum, les bactéries suspectes d'être des BHRe en appliquant les pratiques de dépistage édictées par le HCSP et en les mettant à jour régulièrement auprès du Centre national de référence (CNR) de la résistance aux antibiotiques.
Par ailleurs, toute identification microbiologique de BHRe doit faire l'objet d'un signalement externe à l'agence régionale de santé (ARS), rappelle le document également destiné aux directeurs généraux d'ARS.
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