A l’occasion de la Journée mondiale du Diabète, la Fédération Française des Diabétiques lance une campagne pour informer le public et interpeller les pouvoirs publics "Diabétiques, certains métiers vous tournent le dos". Une pétition est lancée pour demander aux pouvoirs publics la révision des textes réglementaires qui interdisent aux personnes diabétiques d’accéder à certaines professions.
Rappelons que la Journée Mondiale du Diabète est célébrée chaque année le 14 Novembre. Cette date a été choisie car c’est l’anniversaire de Frederick Banting qui, avec Charles Best, a pour premier développé la théorie à l’origine de la découverte de l’insuline en 1922.
En France, être diabétique interdit en effet d'exercer de nombreux métiers, comme pilote d'avion et d'hélicoptère, contrôleur aérien et contrôleur de train, conducteur de train, sapeur-pompier, militaire, policier, gendarme, douanier, steward, hôtesse de l’air...
Pourtant, grâce aux progrès faits en diabétologie, la personne diabétique est capable de tenir la plupart des emplois.
Pour la Fédération française des Diabétiques, les textes réglementaires qui régissent ces interdictions sont obsolètes, totalement déconnectés des évolutions thérapeutiques et technologiques (progrès des insulines, pompes à insuline, autosurveillance glycémique, mesure et lecture du glucose en continu) car ils nient que ces dispositifs permettent aux personnes diabétiques d’effectuer leurs activités. De plus, à l’injustice de la maladie s’ajoute une discrimination incompréhensible pour les 4 millions de patients diabétiques français. D’autant que d’autres pays ont d’ores et déjà permis aux personnes atteintes de diabète d’accéder à des professions interdites en France
.
Et d'expliquer qu'il est possible d’être pilote de ligne quand on est diabétique au Canada. Les pilotes atteints de diabète doivent voler dans un environnement de deux équipages (avec un copilote) et surveiller leur glycémie avant chaque vol, toutes les heures en vol et 30 minutes avant l’atterrissage. Au Royaume-Uni, depuis 2012, les pilotes qualifiés et les aiguilleurs du ciel atteints de diabète traités par insuline et d’autres médicaments peuvent effectuer toutes les tâches d’exploitation y compris les vols d’avions commerciaux. Aux États-Unis, une personne diabétique de type 1 ou 2 sous insuline peut exercer en tant que pompier à condition de respecter un certain nombre de critères médicaux et de compréhension de la pathologie.
Diabétiques, certains métiers vous tournent le dos ! Le témoignage de Yoann
Aujourd’hui, en France, c’est tout à fait possible grâce aux progrès technologiques
, constate le Professeur Gérard Lasfargues, diabétologue. Les dispositifs d’auto-surveillance glycémique - beaucoup plus simples à utiliser couplés à des modalités de traitement efficaces - permettent de se contrôler, de s’auto-surveiller de façon beaucoup plus précise et efficace qu’avant. « Le risque d’hypoglycémie et de complications en général peut de ce fait être mieux maîtrisé. Grâce aux progrès faits en diabétologie, la personne diabétique est capable de tenir la plupart des emplois
.
Une avancée en 2019 pour les "gens de mer" et l’École Polytechnique qui a fait évoluer ses critères d’admission afin de traiter au cas par cas les candidatures concernant des maladies chroniques.
Suite aux négociations de la Fédération, (depuis l’arrêté du 5 juillet 2019 modifiant l’arrêté du 3 août 2017 relatif aux normes d’aptitude médicale à la navigation des gens de mer), un patient insulino-dépendant ou insulino-requérant peut désormais exercer les fonctions d'agent du service général ou de gens de mer non marin sur les navires pratiquant au maximum la deuxième catégorie de navigation à la condition que le diabète soit "correctement équilibré par le régime alimentaire et le traitement médicamenteux et ne pas présenter de complications. Le patient doit avoir une bonne compréhension de la maladie". La Fédération souligne que cela implique cependant une décision au cas par cas par le collège médical maritime selon "la nature du traitement, les résultats des examens biologiques, la navigation pratiquée et les fonctions exercées à bord." Néanmoins, malgré ces évolutions le diabète insulino-dépendant ou insulino-requérant n'est pas compatible avec l'exercice des fonctions de conduite de navire et de veille en passerelle.
Diabétiques, certains métiers vous tournent le dos ! Le témoignage de Magali
Une pétition est lancée
qu’avant d’être malade, une personne diabétique avant tout un citoyen, et revendique un accès et un maintien dans l’emploi adaptés à chaque personne diabétique. Elle lance donc une pétition pour demander au Gouvernement de réviser les textes réglementaires qui interdisent aux personnes diabétiques d’accéder à certaines professions afin qu’elles puissent exercer le métier de leur choix au regard de leurs aptitudes et de leur état de santé, au cas par cas.
Parce qu'à l’injustice de la maladie s’ajoute une discrimination incompréhensible pour les 4 millions de personnes diabétiques en France
Le diabète en chiffres
- 422 millions de cas dans le monde en 2017
- 1 personne sur 11 est concernée
- diabète de type 1 (environ 6%), diabète de type 2 (environ 92%), diabètes rares (2%)
- +2.9% de diabétiques chaque année
- 3.7 millions de cas en France en 2017
- Il faut ajouter entre 500 000 et 800 000 personnes qui ignorent être atteintes du diabète de type 2
- 552 millions de personnes seront diabétiques en 2030
- 170 essais clinique à promotion industrielle en cours en 2018
- Le diabète est une cause majeure de cécité, d’insuffisance rénale, d’accidents cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux et d’amputation des membres inférieurs.
- Près de la moitié des décès dus à l’hyperglycémie surviennent avant l’âge de 70 ans. L’OMS prévoit qu’en 2030, le diabète sera la 7e cause de décès dans le monde
- Avoir une alimentation saine, une activité physique régulière, un poids normal et éviter la consommation de tabac, sont autant de moyens de prévenir ou de retarder l'apparition du diabète de type 2.
- Un régime alimentaire sain, l’activité physique, des médicaments, un dépistage régulier et le traitement des complications permettent de traiter le diabète et d’éviter ou de retarder les conséquences qu’il peut avoir.
Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern
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