La pandémie de Covid-19 a vertement mis en lumière les conditions de travail de la profession infirmière et le manque de ressources auquel elle est confrontée à l’échelle mondiale. Selon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) rendu public en 2020, le nombre d’infirmiers s’élève à 27,9 millions, mais il en manquerait près de 6 millions, dont 89% (soit 5,3 millions) dans les pays pauvres ou à revenu moyen, pour répondre aux demandes et aux besoins de soin croissants. Une situation que l’épidémie de coronavirus ne va faire qu’amplifier, alerte le Conseil International des Infirmières (CII) dans un communiqué diffusé ce jeudi 11 mars. D’après les conclusions d'une enquête du Conseil menée auprès des associations nationales d’infirmiers présentes dans 60 pays, 20% d’entre elles indiquent qu'un nombre croissant d’infirmières quittent la profession. Ou envisagent de prendre leur retraite une fois la pandémie passée. En cause, sans surprise, la lourde charge de travail et le manque de moyens – humains comme matériels – mais aussi l’épuisement professionnel et le traumatisme provoqués par la crise sanitaire. Nous avons vu comment l'effet COVID a gravement endommagé la santé physique et mentale de nos infirmières
, relève le CII, qui déplore par ailleurs dans son enquête les lacunes des systèmes de santé
et l’exposition disproportionnée
des personnels soignants au virus. Et de préciser que 3 000 infirmiers seraient décédés des suites du Covid-19, un chiffre qu’il estime très sous-évalué, du fait du manque de données, voire de suivi, sur la question.
À terme, les effets de la pandémie pourraient ainsi entraîner selon lui une diminution de 10 à 13 millions d’infirmiers dans le monde d’ici à 2030. La situation est d’autant plus alarmante, souligne-t-il comme il l'avait fait en janvier
, que cette pénurie concerne en premier lieu des infirmiers expérimentés, que les nouveaux arrivants ne pourront remplacer qu’après plusieurs années d’exercice. Lorsque des infirmières dévouées et expérimentées annoncent vouloir quitter leur profession, il s’agit d’un signe évident que quelque chose ne va pas. On ne peut pas demander aux infirmières de continuer alors qu’elles sont surchargées de travail et sous-évaluées
, s’émeut Annette Kennedy, la présidente du CII, dans le communiqué. L’organisation invite instamment les gouvernements à s’emparer de la question afin d’améliorer les conditions de travail et les mesures de soutien à destionation de ces personnels soignants, et de préserver ainsi les effectifs disponibles actuellement. Le personnel infirmier du monde entier a été poussé presque à son point de rupture tout au long de la pandémie
. Nous avons encore une chance de le protéger, mais le temps presse : nous sommes à une minute avant minuit et l’heure tourne
, conclut-il.
La Rédaction Infirmiers.com
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