Guerre en Ukraine : l'ONU craint un "effondrement" du système de soin

Dix-huit jours après le début de la guerre en Ukraine, trois agences de l’ONU ont exigé dimanche 13 mars « la cessation immédiate de toutes les attaques contre les soins de santé » dans le pays.

Aujourd'hui, nous appelons à la cessation immédiate de toutes les attaques contre les soins de santé en Ukraine. Ces attaques horribles tuent et blessent grièvement des patients et des agents de santé, détruisent des infrastructures de santé vitales et obligent des milliers de personnes à renoncer à accéder aux services de santé malgré des besoins catastrophiques, ont ainsi déclaré l’UNICEF, l’agence des Nations Unies chargée de la santé reproductive et sexuelle (UNFPA) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans un communiqué commun.

Inquiétude particulière pour les femmes et les enfants

Depuis le début de la guerre, 31 attaques ont été recensées contre le système de soin, dont 24 impliquant la destruction d’établissements de santé, et 5, des ambulances endommagées ou détruites. Ces attaques ont fait au moins 12 morts et 34 blessés, et ont affecté l'accès et la disponibilité des services de santé essentiels, précise le communiqué. Les attaques contre les soignants et les agents de santé ont un impact direct sur la capacité des personnes à accéder aux services de santé essentiels - en particulier les femmes, les enfants et d'autres groupes vulnérables, dénoncent les 3 organismes par la voix de leur direction respective. S’y ajoutent le manque d’oxygène et de fournitures médicales, qui rend notamment difficile la gestion des complications de grossesses. Vendredi 11 mars, déjà, le Conseil International des Infirmières (CII) avait, de son côté, réagi en ces mêmes termes .

Un système de santé en danger

Le système de santé en Ukraine est clairement mis à rude épreuve, et son effondrement serait une catastrophe. Tous les efforts doivent être faits pour empêcher que cela se produise, s’alarment-ils par ailleurs, appelant au respect du droit international humanitaire et des droits de l’Homme et soulignant que la protection des civils doit demeurer une priorité absolue. Ils insistent sur la nécessité pour les services de santé d’être disponibles aux points de passages des frontières et de sécuriser l’accès des acteurs humanitaires à tous les civils qui requièrent des soins. Les soins et les services de santé doivent être protégés de tout acte de violence et d'obstruction. Au milieu de la pandémie de Covid-19 en cours, qui a déjà mis à rude épreuve les systèmes de santé et les travailleurs de la santé, ces attaques ont le potentiel d'être encore plus dévastatrices pour la population civile, concluent-ils, réclamant un arrêt des attaques contre les infrastructures de santé et, plus généralement un cessez-le-feu immédiat.

La Rédaction Infirmiers.com