La mise en place de l’obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les soignants
se profile de plus en plus. Comme annoncé, le ministre de la Santé, Olivier Véran, accompagné de Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée chargée de l’autonomie, et Sophie Cluzel, la Secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, s’est entretenu mercredi 7 juillet avec les principaux acteurs du système de santé afin de recueillir leur avis sur le sujet, ainsi que leurs points de vigilance. Parmi eux, l’ensemble des ordres des professions de santé (médecins, pharmaciens, infirmiers, chirurgiens – dentistes, sages – femmes, masseurs – kinésithérapeutes et pédicures – podologues), ainsi que des fédérations hospitalières et médico-sociale (FHF, FHP, FNEHAD, Croix-Rouge…). À l’issue de cette concertation a été signée une déclaration commune pour encourager les professionnels de santé qui ne se seraient pas encore faits vacciner à le faire. Rappelant que la vaccination demeure la meilleure arme dans la lutte contre le Covid-19 et qu’elle a d’ores et déjà fait preuve de son efficacité (diminution de la transmissibilité et du risque de développer une forme grave), les signataires se sont engagés à amplifier les communications pour inciter les professionnels de la santé, du soin et de l’accompagnement à se faire vacciner
afin de protéger leurs patients. Plus important, soulignant l’obligation d’exemplarité à laquelle les soignants sont soumis, ils affirment soutenir une obligation vaccinale des professionnels de santé, du soin et de l’accompagnement contre la COVID 19
et, le cas échéant, le vote d’une loi dans les plus brefs délais si cela s’avère nécessaire
. Actuellement, un peu plus de 60 % des professionnels de santé ont été vaccinés, dont plus de 80 % de libéraux et près de 60 % en EHPAD, USLD et ESMS, qui accueillent des populations particulièrement vulnérables.
Du côté de l’Ordre National des Infirmiers (ONI), on appelle à poursuivre les efforts destinés à convaincre les professionnels de santé à se faire vacciner. Pour éviter toute reprise épidémique, il faut continuer à en appeler à la responsabilité de chacun, y compris pour les professionnels de santé. Il convient donc de renforcer les efforts de pédagogie et de sensibilisation, mais aussi de développer davantage les dispositifs qui permettent de toucher les populations les plus fragiles
, déclare-t-il ainsi dans une communication. Et d’ajouter que si, d’ici deux mois, l’objectif de couverture vaccinale fixé par le gouvernement, qui table sur 35 millions de schémas vaccinaux complets à fin août, n’était pas atteint, alors il faudra envisager une obligation vaccinale pour l’ensemble de la population.
En revanche, au sein de la Coordination Nationale Infirmière (CNI), on dénonce une stigmatisation des soignants, qui émettraient des doutes quant à la vaccination essentiellement en raison de ses effets secondaires et de leur impact sur leur activité. Le fait de la rendre obligatoire pour les soignants est vécu par ceux-ci comme une violence extrême, une négation de leur professionnalisme et de leur investissement sans faille
, dénonce-t-elle ainsi dans un communiqué daté du 7 juillet.
Le débat sur l’obligation vaccinale s’inscrit dans un contexte de forte inquiétude suscitée par le variant Delta, qui représente aujourd’hui 40 % des cas sur le territoire, et la menace qu’il fait planer d’une quatrième vague. Et ce d’autant plus que, selon les chiffres de Santé Publique France, le nombre de nouveaux cas positifs a dépassé la barre des 4 000 en 24 heures pour la première fois depuis un mois. Face aux craintes d’une reprise épidémique, telle qu’elle peut s’observer au Royaume-Uni ou au Portugal, où le variant a entraîné une progression rapide des contaminations, Emmanuel Macron tiendra un Conseil de défense sanitaire exceptionnel lundi 12 juillet, afin de statuer notamment sur le sujet de l’obligation vaccinale et sur une éventuelle extension du pass sanitaire. Reste toutefois à déterminer comment, dans les faits, se concrétisera l’obligation de se faire vacciner si celle-ci devait être actée par le gouvernement. Elisabeth Borne, la ministre du Travail, a prévu de recevoir vendredi 9 juillet les partenaires sociaux afin de discuter de cette question et d’évoquer, entre autres, les sanctions à mettre en place en cas de non-respect de la mesure. À l’heure actuelle, 35,1 millions de personnes, soit 52,1 % de la population française, ont reçu au moins une première injection de vaccin, et 25,8 millions d'entre elles sont complètement vaccinées.
La Rédaction Infirmiers.com
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