La poursuite des compressions thoraciques pendant la délivrance des chocs de défibrillation externe chez les victimes d'un arrêt cardiaque est sans danger pour la personne exerçant les compressions, montre une étude américaine.
L'électrocution des secouristes a été reconnue comme un risque de la défibrillation externe et il a alors été recommandé d'interrompre brièvement les compressions thoraciques pendant l'application des chocs. Mais cela va à l'encontre des recommandations de l'American Heart Association (AHA) qui souligne l'importance de réduire au minimum les interruptions des compressions. Il a en effet été observé que toute interruption des compressions, même brève, était délétère pour la ressuscitation.
La technologie des défibrillateurs externes s'est toutefois améliorée avec le temps, en particulier les palettes qui entrent en contact avec le torse du patient ont été remplacées par des électrodes auto-adhésives, améliorant le couplage entre l'électrode et la peau, et les chocs biphasiques ainsi que l'impédance en temps réel ont réduit le voltage maximum.
Le Dr Michael Lloyd et ses collègues de l'Emory University Hospital à Atlanta et ses collègues ont donc voulu évaluer la sûreté pour le secouriste du maintien du contact direct avec le patient pendant la délivrance d'un choc.
L'étude a été menée auprès de 43 patients nécessitant une cardioversion programmée pour une fibrillation atriale ou un flutter persistant ou devant recevoir un examen électrophysiologique invasif avec une cardioversion ou une défibrillation externe.
Pendant la délivrance des chocs, l'un des co-investigateurs devait mimer une compression thoracique, en plaçant la paume de ses mains, portant des gants médicaux en polyéthylène, en contact direct avec le torse nu du patient et en appuyant de la même façon, à côté de l'électrode délivrant les chocs.
Aucun choc n'a été perceptible pour l'investigateur effectuant la fausse compression.
Les différences de potentiel maximales entre le poignet et la cuisse de l'investigateur allaient de 0,28 à 14 V et le courant de fuite moyen passant dans le corps de l'investigateur à chaque phase de l'onde de choc était de 283 µA.
"Ceci est en dessous de plusieurs standards de sécurité recommandés pour le courant de fuite", notent les auteurs.
"Les secouristes effectuant des compressions thoraciques pendant la défibrillation externe biphasique sont exposés à de faibles niveaux de courant de fuite. Ces résultats soutiennent la faisabilité de compressions thoraciques ininterrompues pendant la délivrance de chocs, ce qui peut améliorer l'efficacité de la défibrillation et de la ressuscitation cardiocérébrale", concluent les auteurs.
(Circulation, vol.117 n°19, pp.2510-2515)
INTERNATIONAL
Infirmiers, infirmières : appel à candidatures pour les prix "Reconnaissance" 2025 du SIDIIEF
HOSPITALISATION A DOMICILE
Un flash sécurité patient sur les évènements indésirables associés aux soins en HAD
THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES
Hypnose, méditation : la révolution silencieuse
RECRUTEMENT
Pénurie d'infirmiers : où en est-on ?