La date du 29 juillet 2011 scellera le destin de l'Ordre national des infirmiers qui, sans le soutien de la BRED, est obligé de déposer son bilan.
Sa survie était suspendue à la décision de la BRED, principal créditeur de la structure ordinale, à qui Xavier Bertrand avait écrit le 19 juillet dernier , en toute dernière intention, pour demander un ultime soutien qui permettrait de financer la mise en œuvre du plan de restructuration de l'Ordre national des infirmiers (ONI). Ce soutien financier, l'ONI ne l'aura pas et, de fait, la structure ordinale devrait déposer son bilan aujourd'hui vendredi 29 juillet.
David Vasseur, président par intérim de l'ONI depuis le 8 juillet dernier a donc adressé le 28 juillet 2011 au soir plusieurs courriers aux tutelles, aux différents représentants ordinaux et salariés de l'Ordre, ainsi qu'au Président de la République, Nicolas Sarkozy, pour rappeler les faits de cette lamentable saga ordinale.
Il souligne que « ce refus de soutien de la Bred entraine ipso facto la mort de l'ONI, ce qui est inédit s'agissant d'un organisme privé chargé du monopole des missions de service public qu'il assure ». De fait, il justifie sa décision de démissionner de ses fonctions : « compte tenu de cette situation, vous comprendrez que je ne vois d'autre issue que celle de présenter ce soir ma démission. L'ensemble des 51 autres membres du Conseil national des infirmiers n'aura pas d'autre solution non plus que celle de me suivre. Cette situation contraindra le ministre de la santé à désigner une commission de 5 membres préparant la liquidation ».
En effet, selon les dispositions de l'article L.4312-7 du code de la santé publique, cette délégation « réglera les affaires courantes de l'Ordre (…) et procédera à la déclaration de cessation de paiement et à la liquidation de l'Ordre national des infirmiers ». Rappelons que l'ONI employait 140 salariés. Le vide juridique demeure cependant entier. En effet la loi confiant des missions spécifiques à un organisme bientôt disparu.
En trois ans d'existence, l'ONI n'aura pas su (pu) trouver la confiance des infirmiers. Au-delà des guerres intestines et du fort mouvement antiordinal qui a joué un rôle non négligeable dans cette « descente aux enfers » ordinale, reste à nous interroger vraiment sur l'immaturité d'une profession qui n'est pas en mesure de s'organiser à l'échelon national pour assurer son indépendance, sa promotion et, in fine, sa valorisation. David Vasseur le résume en ces termes : « il est vraiment dommage et dommageable pour la qualité des soins et la sécurité des patients, et alors que la France constitue une référence en Europe, que nous n'ayons pas su construire ensemble un Ordre pour les infirmiers. Nous serons donc des exceptions européennes ». L'avenir nous dira si la profession en tirera quelques leçons positives.
Bernadette FABREGAS
rédactrice en chef IZEOS
bernadette.fabregas@izeos.com
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