Face à un assassinat et à une très violente agression sur deux infirmières libérales la semaine dernière, l'Avenue de Ségur reste muette... Choquant, voire révoltant !
Depuis la semaine tragique qu'a connue la communauté infirmière avec le meurtre d'une infirmière libérale strasbourgeoise , puis la très violente agression d'une infirmière libérale toulousaine les messages de soutien se sont succédés au sein de la profession, notamment sur les réseaux sociaux déplorant dans le même temps le manque de soutien de la ministre des Affaires sociales et de la Santé...
Mise à jour du 29 juillet 2014
La Fédération nationale des Infirmiers (FNI) réagit à son tour le 28 juillet. Il est temps que les autorités reconnaissent enfin le rôle singulier des infirmières libérales qui assurent des prises en charge 24h/24h et 7j/7j, week-ends et jours fériés compris, et se rendent seules au domicile des patients sans distinction de personnes, partout sur le territoire français et sans dépassements d’honoraires
. La FNI alerte sur la dégradation des conditions de travail et l’insécurité grandissante dont sont victimes les infirmières
. Elle rappelle également qu'à l’heure où le ministère des Affaires sociales et de la Santé met la dernière main aux textes de la prochaine loi qui organisent la coordination des soins de proximité, il apparaitrait inique de ne pas prendre en compte la vraie valeur de ces professionnelles de santé et les risques auxquels leurs contraintes particulières les exposent.
Solidaires de leur consoeur toulousaine, les infirmières refusent l’insécurité grandissante et attendent du gouvernement des mesures concrètes qui traduisent la juste reconnaissance de leur rôle dans le parcours de soins.
De son côté, l'Ordre national des infirmiers a publié, le 25 juillet, un communiqué accompagné d'une affiche. Le message est le suivant : Alors en ces tristes circonstances, l’Ordre des infirmiers veut au moins témoigner de sa plus grande solidarité envers tous les infirmiers qui ont été victimes de violence dans le cadre de l’exercice de leur métier, et aussi former le vœu que notre profession soit toujours plus unie pour que chaque infirmier, se sentant membre d’une communauté, puisse mieux surmonter les épreuves et la dureté de l’exercice quotidien
. L'ONI rappelle également ceci : Ni la ministre de la santé, ni aucun autre membre du Gouvernement ne s’est ému de l’assassinat de notre consœur strasbourgeoise. Assassiner ou tabasser une infirmière serait donc un acte banal ? La vie d’une infirmière aurait-elle moins de valeur que celle d’un autre de nos concitoyens ?
Quant au collectif Ni Bonnes Ni Nonnes Ni Pigeonnes (NB3NP) il a, lui aussi le 25 juillet, publié un communiqué de soutien avec une affiche évoquant le silence des tutelles : Le Collectif NB3NP présente ses plus sincères condoléances à la famille de la victime et s'associe à la douleur et au choc ressentis par la communauté soignante. Le Collectif souhaite un prompt rétablissement à l’infirmière ayant subi l'agression le 24 juillet dernier
. Les NB3NP soulignent également ceci : Le Collectif NB3NP espère que suite à ces tragiques évènements les ministères de tutelles sauront en tirer les conséquences et mettront en place des solutions pérennes afin que de tels drames ne puissent plus se reproduire.
Une semaine après les faits, la profession infirmière espère cependant toujours un message, un communiqué, une déclaration de Marisol Touraine qui reste mutique sur le sujet ; un silence assourdissant qui choque et révolte autant qu'il interroge sur le peu de considération affichée par les tutelles pour les infirmier(e)s aujourd'hui en deuil et en souffrance dans leur exercice.
Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com
INTERNATIONAL
Infirmiers, infirmières : appel à candidatures pour les prix "Reconnaissance" 2025 du SIDIIEF
HOSPITALISATION A DOMICILE
Un flash sécurité patient sur les évènements indésirables associés aux soins en HAD
THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES
Hypnose, méditation : la révolution silencieuse
RECRUTEMENT
Pénurie d'infirmiers : où en est-on ?