Du côté des infirmiers libéraux, la rentrée 2017 s'accompagne de pas mal de préoccupations qui nuisent à leur qualité de travail. Les syndicats représentatifs du secteur montent au créneau sur la question de la hausse du litre de gazole ainsi que sur les PV pour non désignation de conducteur... Explications.
Le prix du carburant...
L'organisation nationale des syndicats d'infirmiers libéraux (Onsil) réagit alors que le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, annonce la proposition d'une augmentation de la fiscalité du diesel. Il propose en effet que la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) augmente de 2,6 centimes par litre de gazole, chaque année pendant quatre ans, proposition qu’il présentera dans le projet de loi de finances pour 2018, le 27 septembre prochain, tout en expliquant que l
es transporteurs routiers, les agriculteurs, les pêcheurs, et les chauffeurs de taxis ne subiront aucune hausse de leur charge fiscale. Pour l'ONSIL, une fois de plus, ce sont ceux qui sont susceptibles de se mobiliser en faisant bruler des pneus, en bloquant les routes et les péages, en faisant grand bruit et en portant des bonnets rouges qui obtiennent gain de cause, et nous les en félicitons ; mais rien pour celles et ceux qui sont au chevet de leurs patients et qui soignent la France 24h/24 et 7 jours sur 7, et que cette obligation de permanence et de continuité des soins empêche de manifester
. Et de rappeler que comme d’autres professions, les infirmières et infirmiers de ville sont touchés de plein fouet par les récurrentes hausses phénoménales du prix des carburants
. L’Onsil, porte-parole des infirmiers de ville, premiers recours du maintien à domicile, demande donc au ministre de ne pas les oublier puisque comme les autres, leur véhicule est leur outil de travail
.
Même revendication du côté du syndicat Convergence Infirmière qui interpelle le Ministre de l’Économie et lui demande de revoir sa copie, afin que les infirmières libérales, au même titre que les transporteurs routiers, les agriculteurs, les pêcheurs et les chauffeurs de taxis, bénéficient de mesures compensatoires. Enfin, Convergence Infirmière demande expressément à Monsieur Revel, Directeur Général de la CNAM, de revoir le calcul de l’IFD, notre – anémique – indemnité forfaitaire de déplacement ainsi que les IHK.
Les infirmières et infirmiers de ville sont touchés de plein fouet par les récurrentes hausses phénoménales du prix des carburants
Indulgence pour les infirmiers... la demande de la FNI
Sur le même registre de l'utilisation de leur voiture pour effectuer, tous les jours et 365 j/an, leur mission auprès de leurs patients en ville, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) appuyée par l'association 40 millions d'automobilistes demandent d'une même voix au Ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, que cessent les PV pour non désignation de conducteur. En effet, depuis le 1er janvier 2017, les chefs d’entreprise doivent désigner les salariés ayant commis des infractions au Code de la route, sous peine d’une amende pour non-désignation de conducteur pouvant aller jusqu’à 1 875 €. Mais comme l’association « 40 millions d’automobilistes » le dénonçait en juin dernier, alors que la communication du Gouvernement indiquait que cette mesure de sanction concernait les entreprises possédant une flotte de véhicules conduits par différents employés, les infirmiers libéraux sont frappés de plein fouet par ces PV… La FNI, le souligne avec force : les infirmiers paient leur avis de contravention initial, perdent leurs points et reçoivent ensuite un deuxième avis de contravention pour non désignation du salarié !
Étant donné le contexte économique particulièrement difficile, une indulgence pour ces infirmiers, comme pour les autres professions libérales touchées et les autoentrepreneurs, qui, de bonne foi, ont payé leur amende sans s’auto-désigner, serait la bienvenue et le signe que le Gouvernement cherche bien à responsabiliser les salariés conducteurs et non à récolter de l’argent sur le dos des infirmières
expose Pierre Chasseray, délégué général de l’association « 40 millions d’automobilistes ». Philippe Tisserand, président de la FNI, ajoute pour sa part que de telles mesures, prises sans discernement, vont à l’encontre du virage ambulatoire que la Ministre des Solidarités et de la Santé appelle de ses voeux, en pénalisant les professionnels de santé libéraux disponibles 7 jours sur 7 pour soigner les personnes les plus vulnérables à leur domicile, à des tarifs supportables pour la Nation
.
Des sujets qui viendront se rajouter peut-être à ceux qui sont actuellement discutés - conditions d'instalaltion, évolution de la nomenclature...- dans le cadre des négociations conventionnelles - première journée le 14 septembre dernier -, entre les syndicats d’infirmiers libéraux et les représentants de l’Assurance maladie.
Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern
INTERNATIONAL
Infirmiers, infirmières : appel à candidatures pour les prix "Reconnaissance" 2025 du SIDIIEF
HOSPITALISATION A DOMICILE
Un flash sécurité patient sur les évènements indésirables associés aux soins en HAD
THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES
Hypnose, méditation : la révolution silencieuse
RECRUTEMENT
Pénurie d'infirmiers : où en est-on ?