Dans une tribune publiée sur LePoint.fr, le professeur Guy Vallancien, membre de l'Académie de médecine, défend une nouvelle répartition du travail médical, et encourage notamment le rapprochement du couple médecin-infirmier.
C’est une vision de l’hôpital qui mérite d’être relayée : un éminent Professeur de médecine, Guy Vallancien, milite, dans le journal Le Point, pour le partage de l’action médicale
, mettant en avant, notamment, l’importance de la collaboration entre médecins et infirmiers. Rappelant l’objectif : une meilleure prise en charge des malades
, Guy Vallancien constate que médecins et infirmiers défendent souvent bec et ongles leur domaine d’activité, refusant obstinément toute évolution. Des positions contre-productives, selon l’auteur de cette tribune, qui identifie deux freins essentiels à ce rapprochement : la responsabilité et la rémunération
.
Entre 30 et 50 % des actes médicaux sont effectivement transférables à des personnels soignants non médecins, quitte à entrevoir une formation complémentaire
Sur le terrain de la responsabilité, Guy Vallancien met en avant l’évidence : la collaboration est bénéfique. Il est vrai que les infirmiers peuvent réaliser une grande part des actes dits « médicaux » comptent tenu de leur formation et de leur expérience quotidienne auprès des patients. Pourquoi leur refuser d'assurer ces gestes et autres soins qui déchargeraient les médecins ? Entre 30 et 50 % des actes médicaux sont effectivement transférables à des personnels soignants non médecins, quitte à entrevoir une formation complémentaire de niveau master
pour certaines prises en charge particulières
. Sur le terrain de la rémunération cette fois, Guy Vallancien dénonce un fonctionnement qu’il estime aujourd’hui inadapté : Tant que les professionnels de santé libéraux seront payés à l'acte, il sera impossible de faire évoluer le système dans le bon sens. Lorsqu'une infirmière assurera un acte que réalisait auparavant le médecin, ce sera autant de moins pour mon confrère dans la poche
. Selon lui, le paiement à l'acte n'est plus le bon moyen de reconnaître le travail accompli, sauf exception. Des modes de forfaits combinés à une capitation sont mieux adaptés à ces nouvelles pratiques partagées
.
Le travail en couple médecin-infirmier est un plus considérable pour tout le monde
« Réviser toute la hiérarchie du monde soignant »
Prenant exemple sur son hôpital, où une expérimentation de « pratique avancée pour les infirmiers
» a permis de rendre 20 % de temps aux médecins et aux infirmières de nouvelles pratiques et responsabilités
, Guy Vallancien propose de réviser toute la hiérarchie du monde soignant ainsi que ses modes de financement en ayant à l'esprit la nécessaire collaboration entre professionnels
. Une évolution positive qui permettrait, espère-t-il, de transformer profondément l'organisation du système de soin
pour aller vers davantage d’efficacité.
Susie BOURQUINJournaliste susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin
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