Le palmarès qui résulte de cette enquête est d'autant plus intéressant qu'il repose sur une étude d'avant-crise (en février), réactualisée fin août auprès des 150 plus grands établissements, une fois constatées les dramatiques conséquences sanitaires de la vague de chaleur.
Pour évaluer la qualité des services, les enquêteurs ont pris pour critères les effectifs de jour et de nuit, l'existence d'une unité gériatrique aiguë (elle fait souvent défaut), les délais d'attente aux urgences ainsi qu'aux soins de moyens et long séjour, et la bonne orientation des patients dans les services.
Les vingt hôpitaux qui réunissent les meilleures conditions sont, par région, l'hôpital Hautepierre du CHU de Strasbourg, le CHU Saint André de Bordeaux, le Centre hospitalier Robert Bisson de Lisieux, le centre hospitalier de Vannes, le CHU de Brest, le CHU Pontchaillou de Rennes, le Centre hospitalier régional d'Orléans, le CHU de Reims, le Centre hospitalier intercommunal d'Elbeuf, le centre hospitalier Maréchal Joffre de Perpignan, le centre hospitalier de Bon-Secours de Metz, le CHU de Lille, le centre hospitalier Rang-du-Fliers de Montreuil-sur-mer, le centre hospitalier de Lens, le CHU Saint Roch de Nice, le centre hospitalier de Gap, le CHU d'Angers, le CHU Jean-Bernard de Poitiers, le centre hospitalier d'Angoulême, le centre hospitalier de Niort.
Certaines régions s'en sortent mieux que d'autres. C'est le cas du Poitou-Charentes où le CHU de Poitiers arrive en tête du classement suivi de très près par l'hôpital d'Angoulême et par celui de Niort. Aucun hôpital de Rhône-Alpes, Picardie, Midi-Pyrénées, Ile-de-France, Franche-Comté, Auvergne, Bourgogne ne répond aux critères lui permettant d'assurer "une bonne prise en charge".
En bas du classement ("des structures qui cumulent la plupart, voire toutes les difficultés") sont cités l'Hôpital Joseph-Ducuing de Toulouse, les centres hospitaliers de Saint-Brieuc, Epinal, Compiègne, Saint-Dizier, Ajaccio, Albertville-Moutiers-Bourg-Saint-Maurice, et Alençon. Dans la région parisienne, les hôpitaux Beaujon, Tenon, du Kremlin-Bîcêtre et de Nanterre tiennent la lanterne rouge.
"DES MALADES POSÉS PAR TERRE"
Les témoignages des médecins en disent long sur ce qui s'est passé au pic de la vague de chaleur.
"Pendant la crise, les conditions de prise en charge étaient devenues ignobles. Il y avait des chariots dans tous les couloirs. Le 13 août, je n'avais même plus de brancards, plus de chaises, rien. Je me suis dit 'tant pis, je vais mettre les malades par terre'. Heureusement, il y a eu le plan blanc et j'ai pu obtenir un nouveau lot de brancards", raconte à l'hebdomadaire Patrick Werner, chef du service des urgences de l'hôpital Beaujon.
Les fermetures de lits et notamment ceux de réanimation ont pesé très lourd. "Le pire a été la fermeture de quatre lits de réanimation sur les 8 existants, sans aucune autre possibilité dans un rayon de 300 kilomètres à la ronde", estime Dr Frédéric Cocquempot chef de service des urgences de Sens (Yonne).
"On a aiguillé des vieux déshydratés en médecine au lieu de les placer en réanimation. S'ils avaient été dans le bon service nous aurions probablement pu les sauver".
La canicule a accentué les problèmes déjà existants. "Nous avions en permanence de 15 à 20 personnes dans les couloirs. Pendant la canicule, il y en avait jusqu'à 35", explique Raymond Henry, chef de service des urgences d'Alençon.
Et puis, il y a eu des délais d'attente. Selon l'enquête, le délai moyen entre le premier contact avec le médecin et l'hospitalisation est de 7 heures 42 minutes. Or, après 5 heures d'attente sans équipement spécifique, une personne âgée développe des escarres. Une nécrose extrêmement douloureuse qui coûte en soins entre 15.000 et 60.000 euros ! /yg
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Urgences : un "palmares des hôpitaux" qui souffle le chaud et le froid
Publié le 03/09/2003
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Source : infirmiers.com
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