Régine Clément est, avec Dominique Mureau, cadre infirmier de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris, 13ème) à l'initiative de la création de ce collectif qui regroupe une vingtaine de membres actifs et bénéficie du soutien de la Coordination nationale infirmière (CNI) et l'Association nationale des infirmiers diplômés et étudiants (ANFIIDE).
Les créateurs de ce collectif souhaitent assurer une véritable représentation des infirmières qui sont faiblement syndiquées et ont l'impression de ne pas se faire entendre. "Les Etats généraux permettront de faire entendre les revendications et les attentes des infirmières", explique Régine Clément.
Le collectif demande à être reçu par Philippe Douste-Blazy pour discuter du problème du transfert de compétence, de la nouvelle gouvernance à l'hôpital et de la réforme de l'assurance maladie.
Le collectif conteste la proposition d'accentuer les transferts de compétence entre médecins et infirmières du rapport d'Yvon Berland (Doyen de la Faculté de médecine de Marseille) sur la coopération des professions de santé.
"Nous n'avons pas besoin d'exercer de nouvelles compétences médicales. Nous n'avons déjà pas suffisamment de temps relationnel avec le patient alors qu'il fait partie intégrante du soin. De même, nous n'arrivons pas à mettre en oeuvre des consultations infirmières qui sont pourtant dans nos compétences", commente Régine Clément.
"Pour définir les futures compétences infirmières, on fait appel à un médecin. Pourquoi ne pas consulter directement notre profession ? Nous avons des propositions à faire", ajoute-t-elle.
Le collectif considère également que les infirmières n'ont pas été suffisamment prises en compte dans le cadre de la nouvelle gouvernance hospitalière.
"Le dispositif proposé ne garantie pas la présence d'un directeur infirmier dans le conseil exécutif médico-administratif. Nous considérons que sa présence devrait être obligatoire. Les infirmières représentent en effet 70% des personnels hospitaliers", explique Régine Clément.
Le collectif souhaite également être entendu sur la mise en place de la tarification à l'activité (T2A) "qui risque d'aboutir à une sélection des patients et notamment des plus fragiles, c'est-à-dire les personnes âgées et malades psychiatriques".
Plus largement, les initiateurs de ce collectif considèrent que le ministre doit entendre les propositions des infirmières sur la réforme de l'assurance maladie. "Il nous semble essentiel avant de parler de qualité des soins de mettre en oeuvre des actions de prévention et d'éducation", conclut Régine Clément.
Le collectif diffuse sur internet une lettre ouverte à Philippe Douste-Blazy où les infirmières peuvent apporter leur soutien aux positions défendues par ce collectif./cf
INFOS ET ACTUALITES
Un collectif d'infirmiers se constitue pour organiser des Etats généraux infirmiers
Publié le 01/05/2004
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Source : infirmiers.com
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