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INFOS ET ACTUALITES

Pour une infirmière de nuit dans chaque EHPAD

Publié le 14/01/2011

Sa présence diminuerait le nombre d'hospitalisations des personnes en fin de vie. Mais il faut aussi accentuer l'effort de formation.

La présence d'une infirmière de nuit en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) semble diminuer le nombre d'hospitalisations pour les personnes en fin de vie, d'après les premiers résultats d'une étude présentée pendant la séance plénière du comité national de suivi du développement des soins palliatifs : 35% des résidents ont connu une hospitalisation dans le cas d'une présence infirmière, contre 43% sans infirmière.

Le comité note dans cette évaluation, une "sous-déclaration probable des résidents en fin de vie", avec 3,7% des résidents, un taux inférieur à la réalité du nombre de décès en Ehpad et aux autres enquêtes auprès de médecins qui font état de 14% à 20% de résidents dans cette situation.

Cette étude avait été annoncée en juin 2010 par l'ex-secrétaire d'Etat chargée des aînés, Nora Berra. Ses conclusions devraient pouvoir être exploitées à l'été, pour permettre, le cas échéant, une généralisation. En effet, une autre étude, sur les pratiques de soins palliatifs dans les Ehpad de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, révèle qu'un tiers des décès en Ehpad concernent des personnes relevant de soins palliatifs et que seuls 4% à 7% des établissements disposent d'une infirmière de nuit, avec 0,2 équivalent temps plein (ETP) de nuit en moyenne.

Deux tiers des établissements estiment que certains soins de fin de vie ne peuvent être réalisés la nuit. Près des deux tiers des établissements déclarent que moins de 60% de leur personnel ont bénéficié d'une formation sur la douleur ou la fin de vie.

Cinq postes de professeurs associés créés en 2010

S'agissant de la mise en place d'une filière universitaire "médecine palliative - médecine de la douleur", le comité indique que cinq postes de professeurs associés ont été créés en 2010 (trois postes "soins palliatifs" et deux postes "douleur"). Il rappelle qu'entre 25 et 30 assistants spécialistes sont formés chaque année depuis deux ans dans le cadre du DESC "médecine de la douleur - médecine palliative".

Un programme de formation innovant autour de la "prise de décision complexe" doit être expérimenté dans trois régions (Pays-de-la-Loire, Bretagne et Bourgogne). Un audit doit être réalisé en janvier sur les conditions de réalisation de l'expérimentation. Une évaluation à six mois sera menée pour mesurer l'impact. Le programme Mobiqual sera aussi diffusé auprès des services intervenant à domicile.

Formation des aidants

Une formation pour les responsables du secteur aide à domicile et les infirmières coordinatrices de services de soins infirmiers à domicile (Ssiad) est en cours d'élaboration. Le cahier des charges élaboré avec l'Union nationale des réseaux de soins palliatifs est finalisé. Les responsables et infirmières coordinatrices seront chargés ensuite de diffuser l'information auprès des professionnels de leurs services qui assureront ensuite la formation et l'information des aidants.

Concernant l'information des professionnels et du grand public, le comité se félicite de l'organisation de la première édition du "salon de la mort" qui se tiendra à Paris du vendredi 8 au dimanche 10 avril. Des tables rondes et débats publics sur les aspects médicaux, juridiques, sociologiques, psychologiques, philosophiques, économiques et culturels de la mort seront organisés.

Suite au tour de France, réalisé entre septembre 2009 et novembre 2010 par le président du comité, le Dr Régis Aubry, un document de synthèse sera publié prochainement. Il précisera l'offre existante en 2010, les particularités de chaque région et les axes de développement prioritaires.

Le programme de développement des soins palliatifs

Le président Nicolas Sarkozy a lancé en 2008 un programme de développement des soins palliatifs (2008-2012), suivi par un comité national. Celui-ci indique qu'actuellement chaque région de la métropole est équipée d'au moins une unité de soins palliatifs (USP), mais que l'offre d'USP, de lits d'USP, de lits identifiés en soins palliatifs et d'équipes mobiles de soins palliatifs est très variable selon les régions.

Cependant, certaines privilégient les réseaux plutôt que ces structures. Le comité déplore d'ailleurs "l'absence de cadrage de la politique nationale de développement des réseaux ", alors que pour son président, le Dr Régis Aubry, ils peuvent apporter une "réelle valeur ajoutée".

Le comité a indiqué que les années 2011-12 vont être celles "des réalisations concrètes, notamment dans le champ médico-social.

Concernant l'allocation journalière d'accompagnement d'une personne en fin de vie (prévue par la loi du 2 mars 2010), il signale qu'un premier décret relatif aux salariés est en cours de signature et devrait paraître fin janvier. Un deuxième décret relatif à la fonction publique sera publié par la suite. Le comité précise que 1.184 gardes-malades ont été formés en 2009.

Sources : dépêches APM des 11 et 13 janvier 2011.


Source : infirmiers.com