Fait exceptionnel, des représentants des urgentistes, Pierre Carli (Samu 75, Marc Giroud (Samu de France), Patrick Pelloux (Association des médecins urgentistes hospitaliers de France), ont, aux côtés du ministre, assuré que le plan était mis en oeuvre de façon satisfaisante. Le Dr Patrick Pelloux avait été un des premiers urgentistes à tirer la sonnette d'alarme en août dernier, ne ménageant pas ses critiques envers l'ancien ministre de la Santé.
Tirant les leçons du passé, Philippe Douste-Blazy a d'emblée indiqué qu'il entendait assumer toutes ses responsabilités. "Avec Hubert Falco, ministre délégué aux personnes âgées, nous souhaitons être sur le pont pour répondre à tout problème de santé publique", a-t-il affirmé, annonçant des conférences de presse régulières chaque mercredi, et "si nécessaire tous les jours" ainsi qu'une simulation du plan canicule dans une région française les 5 et 6 juillet prochains.
D'ores et déjà, le niveau 1 du Plan a été lancé le 1er juin dernier par l'installation du Comité interministériel canicule avec une mobilisation de l'Institut national de veille sanitaire et des "flashs météo chaleur" de Météo France chargé d'alerter du dépassement des seuils de chaleur. Une information doublée de la diffusion (par les pharmaciens notamment à partir du 15 juin) de 3 millions de brochures sur le comportement à adopter en cas de fortes chaleurs. Deux précautions valant mieux qu'une, des spots télévisuels diffuseront des messages d'alerte et de recommandations sanitaires.
Le second objectif visé est "l'identification des personnes à risque et isolées" sur la base d'une instruction en mairie, a indiqué le ministre annonçant une réunion avec l'Association des maires de France et le ministère le 11 juin prochain pour boucler le dispositif avant les grandes chaleurs. Philippe Douste-Blazy fait appel au civisme des voisins, professionnels de santé pour signaler l'existence de personnes isolées vulnérables et a loué les initiatives d'André Santini, maire d'Issy-les-Moulineaux (Val-de-Marne). Un dispositif s'appuyant sur le bénévolat est constitué avec les conseils de quartiers et le Conseil communal des aînés. Les volontaires repèrent les personnes les plus fragiles afin d'informer des services qui pourront apporter une aide.
Si cela n'est déjà fait, les Préfets vont réunir prochainement tous les acteurs impliqués dans le plan d'urgence départemental "qui confie aux communes la prévention", a précisé Hubert Falco, ministre délégué aux personnes âgées, seuls les maires pouvant recenser les personnes fragiles.
PIÈCES RAFRAÎCHIES
L'équipement des pièces rafraîchies dans les maisons de retraite est un élément important du dispositif prévu pour 2004. Selon les chiffres fournis par le ministre lui-même, sur les 7.715 maisons de retraite et établissements hébergeant des personnes âgées, seuls 1.222 sont déjà équipés et 1.811 ont passé commande ou sont en cours d'installation. La Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS) et la Direction générale des affaires sociales (DGAS) ont donné instruction aux Directions départementales des affaires sociales (DDASS) et aux Agences régionales de l'hospitalisation d'assurer le suivi des équipements restant à installer alors qu'"une enveloppe de 40 millions d'euros a été débloquée, assurant 40% du financement des appareils rafraîchissants", a souligné le ministre.
Les appareils conseillés -en nombre suffisant après le partenariat passé avec les importateurs/ installateurs- ne sont ni des "brumisateurs ni des climatiseurs, car ces derniers peuvent être néfastes pour l'environnement et des dangers pour la santé des personnes fragiles. Il s'agit de "split systèmes".
Le taux d'installation dans les hôpitaux et cliniques est légèrement supérieur puisque sur 2.389 établissements, 758 sont déjà équipés et 1.631 doivent encore l'être sachant que 550 ont déjà signé un devis ou sont en cours d'installation. "Pour les autres, la DHOS a tiré la sonnette d'alarme il y a quinze jours pour sensibiliser les hôpitaux en retard", a indiqué Philippe Douste-Blazy. Une enveloppe de 20 millions d'euros est prévue pour assurer le financement de ces installations, la moitié devant être consacrée aux unités de soins de longue durée où se trouve le plus grand nombre de personnes âgées.
"Pour que les personnes âgées soient protégées, les installations ne suffisent pas. Il faut aussi du personnel", a souligné Philippe Douste-Blazy qui a précisé que le ministère de la santé a donné cette semaine "l'autorisation aux maisons de retraite d'embaucher des personnels supplémentaires et de déplafonner les heures supplémentaires". "Les directeurs des maisons de retraite ont été écoutés" a commenté Hubert Falco. Une enveloppe de 25 millions d'euros a été débloquée pour prendre en charge cette dépense.
Enfin, au-delà du plan urgences (489 millions d'euros) qui doit désengorger les services, des dispositions sont prises pour renforcer la disponibilité en lits durant la période estivale. Les urgentistes se plaignaient de ne pouvoir trouver des lits pour leurs patients.
Le ministère a demandé aux Agences régionales de l'hospitalisation d'organiser une offre de soins coordonnée entre les établissements publics et privés. "Ainsi dans toutes les régions, plus de 90% des lits d'hôpitaux et de cliniques seront ouverts et disponibles pour les malades, contre 78% l'an dernier. En particulier en Ile-de-France, la disponibilité à l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) sera de 83%, et hors AP-HP de 92%, contre respectivement de 76% et 82% en 2003", a-t-il dit. Les personnes pourront accéder directement en services de soins de suite et de réadaptation.
En revanche, le ministre s'est montré plus dubitatif sur la permanence des soins libérale qui relève des Préfets. Le Conseil national de l'Ordre des médecins s'est engagé, il y a trois semaines, à mettre en place dans chaque département un numéro d'appel unique pour faciliter l'orientation des malades. "Mais je n'ai pas l'assurance que cela soit fait", a dit le ministre. Un dispositif national de relance est en préparation afin de s'assurer de l'opérationalité des permanences de soins libérales.
UNE SIMULATION
Une simulation du plan canicule, dans un lieu tenu secret, permettra de vérifier les 5 et 6 juillet prochains la réactivité de tous les maillons de la chaîne pour les niveaux d'alerte 2 (alerte) et 3 (action).
L'exercice consistera tout d'abord à tester l'échelle de décision complète sur l'ensemble de la métropole dans un premier temps, c'est-à-dire vérifier que l'alerte passe bien de Météo France à l'Institut national de veille sanitaire puis au ministre de la Santé. L'exercice permettra ensuite de s'assurer que le ministre peut relayer l'alerte via son PC santé auprès des Préfets qui rassemblent leurs cellules de crise départementales. Ces cellules doivent alors collecter les données (pompiers, urgences, hôpitaux, qualité de l'eau, pollution) et les faire remonter à travers un logiciel (Sinergi) au niveau national "pour piloter la crise".
Les services administratifs, les organismes de santé, les maisons de retraite, les bénévoles et associations seront mobilisés. Simultanément seront déclenchés les actions de sensibilisation, l'ouverture des lieux rafraîchis au grand public et les plans Bleu (maison de retraite), Blanc (hôpitaux), Rouge (pompiers) Vermeil (recensement des personnes âgées)./yg
INFOS ET ACTUALITES
Philippe Douste-Blazy dresse un premier état d'avancement du Plan Canicule
Publié le 09/06/2004
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Source : infirmiers.com
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