Le SNPI publie les résultats d'une enquête auprès de ses adhérents sur "l'état d'esprit" de la profession infirmière, qui s'est transformée en réquisitoire contre la "gestion actuelle" de l'Ordre infirmier.
Le SNPI-CFE-CGC (Syndicat national des professionnels infirmiers) vient de publier les résultats d'une enquête auprès de ses adhérents sur "l'état d'esprit" des infirmières. 1215 personnes y ont répondu, dont 52% d’infirmières, 39 % de cadres infirmiers et 9% d’infirmières spécialisées.
Le syndicat admet que cette enquête n'est pas conduite avec la rigueur d'un sondage d'opinion, mais considère qu'elle donne néanmoins des indications utiles. Bien qu'elle porte sur "tous les sujets", il insiste sur l'abondance des "commentaires libres" des sondés sur "la gestion actuelle de l'Ordre National des Infirmiers, avec des résultats sans appel". Les voici :
" Le SNPI enregistre une réelle évolution de l’avis de ses adhérents sur l’Ordre : de 85% en février 2008 (à la veille des élections ordinales), seulement 52% considèrent aujourd’hui que cet ordre est une bonne chose : le malaise est réel, auprès de militants favorables à l’idée, mais choqués par la gouvernance actuelle.
Bien que 44% des répondants du SNPI soient inscrits à l’Ordre, et reçoivent ainsi les informations ordinales, seulement 6% estiment que l’ONI remplit ses missions de représentation." Par ailleurs, 70 % jugent la cotisation trop élevée.
Le SNPI déclare aussi :
"Au regard des documents rendus publics par l’ONI le 16 mars, le SNPI constate :
- Une grave carence dans la gestion du Tableau Ordinal,
- Un déficit cumulé de 10 millions d’euros, car le Bureau National de l’ONI dépense sans compter presque trois fois plus que ce qu’il encaisse.
Notre syndicat, qui doit agir au nom des infirmières salariées qu’il représente dans toutes les instances (Haut Conseil des Professions Paramédicales, Conseil Supérieur de la FPH, Observatoire National des Emplois et Métiers), réaffirme fermement sa demande d’une cotisation salariée à trente euros, et procède à une analyse juridique de la situation.
Le Conseil National de l’ONI doit se réunir le 29 mars pour fixer le montant de la cotisation 2011 /2012 : le SNPI CFE CGC souhaite qu’il prenne les mesures urgentes qui s’imposent, faute de quoi ce sera le premier Ordre à se retrouver en cessation de paiement, et donc à passer sous la tutelle d’un administrateur judiciaire. Les irresponsables ordinaux du Bureau National de l’ordre verront alors leur responsabilité personnelle engagée, sans compter l’image qu’ils donneront ainsi de notre profession."
Un article du syndicat publié sur son site fait un bilan très sévère de la gestion de l'Ordre (Enquête SNPI : constat accablant pour la gestion de l’ordre des infirmiers). Rappelons que son secrétaire général est un des quatre conseillers nationaux signataires de la lettre publiée début mars qui demandaient à la présidente du Conseil national une gouvernance plus collégiale (sur Infirmiers.com : Ordre infirmier – Des conseillers nationaux contestent la présidente).
Serge CANNASSE
Rédacteur en chef IZEOS
serge.cannasse@izeos.com
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