Une enquête conduite à l'hôpital Henri Mondor (Créteil - 94) montre que les infirmières ne respectent pas les prescriptions de morphine, le plus souvent parce qu'elles sont imprécises.
Dans une enquête précédente, Seta Mardoyan et ses collègues avaient montré qu'un quart des prescriptions de morphine n'étaient pas respectées dans l'établissement. Ils ont donc voulu déterminer les raisons conduisant les infirmiers à ne pas respecter ces prescriptions pour engager des mesures correctrices adaptées. Une enquête prospective basée sur un auto-questionnaire a été lancée auprès de l'ensemble du personnel infirmier de l'hôpital, suivie d'un entretien semi-directif ; 220 infirmiers sur près de 600 ont participé.
Ils étaient 46% à déjà avoir été obligés de ne pas respecter une prescription de morphine. Parmi les raisons évoquées figuraient en tête les prescriptions imprécises (38%) et un patient jugé non douloureux (31%) ; suivaient le "refus du patient" (19%), un patient qui "dort" au moment de l'administration (8%) et le "manque de temps" (4%).
Les entretiens semi-directifs ont montré que les prescriptions étaient considérées comme imprécises dans 80% des cas lorsqu'il manquait un ou plusieurs éléments essentiels, comme une posologie en milligrammes (mentionnée alors en ampoule), le mode ou la fréquence d'administration, le nom du prescripteur et la date de prescription.
Dans 15% des cas, les prescriptions ont été jugées illisibles et dans 5%, il semblait exister une erreur.
Face à une prescription "si besoins", les trois quarts des infirmiers ont indiqué évaluer la douleur par une échelle validée et le quart restant contacter le prescripteur et administrer des paliers I/II en attendant. Un patient était considéré non douloureux avec un score inférieur à 4 points sur une échelle numérique par 85% des répondants s'il n'y avait pas de plainte spontanée pour 10% et quand il disait supporter sa douleur malgré un score d'au moins 4 points sur l'échelle numérique (5%).
Les résultats ont été diffusés aux médecins et aux infirmières afin d'établir des recommandations de bonnes pratiques. Des mesures correctrices ont été prises concernant d'une part, les prescripteurs (prescrire exclusivement selon une échelle validée, écrire en toutes lettres les doses, voies et mode d'administration) et, d'autre part, les infirmiers (renouveler l'information des patients pour lever d'éventuelles craintes vis-à-vis de la morphine).
Ces résultats ont été présentés (poster) au congrès de la Société française d'étude et de traitement de la douleur (SFETD) qui s'est déroulé du 17 au 20 novembre 2010 à Marseille.
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