Plus de 1000 infirmier(e)s éducateurs de santé étaient dans la rue, à Paris, le 7 mai dernier, à l'appel du Syndicat National des Infirmiers et Infirmières Educateurs de Santé (Snies-Unsa Education) et du SNICS (Syndicat national des infirmier(e)s conseiller(e)s de santé) pour manifester leur désaccord avec le projet de Loi pour une école de la confiance
, comme l’a nommé le ministre de l'Education Nationale et de la Jeunesse Jean-Michel Blanquer, un texte actuellement en cours d’examen au Sénat.
Mis à jour le 17 mai- Selon un communiqué, le Snies, le minitre Jean-Michel Blanquer a argumenté son amendement par une pénurie médicale et un manque d'attractivité pour la profession
. A aucun moment il n'aurait évoqué le personnel infirmier de son ministère, laissant supposer qu'il ignore leur rôle
. Toutefois, l'amendement a été adopté au Sénat le 15 mai dernier.
Le cortège est parti du Sénat est s'est dirigé vers le ministère de l'Education nationale où une délégation a été reçue. Dans le viseur des infirmiers scolaires notamment : le projet d'instauration d'une équipe pluriprofessionnelle (composées de médecins, d'infirmières...) qui laisse sous-entendre un retour à la santé scolaire des années 80
, comme le dénonçait un communiqué émanant du Snies et qui induit le risque d'une hiérarchie
réfusé par les infirmières. On est actuellement dans une autonomie professionnelle
, a rappelé Brigitte Accart, secrétaire générale du Snies Unsa Education.
Le syndicat représentatif, refuse d'inscrire dans la loi un travail en équipe pluriprofessionnelle induisant un pilotage, une responsabilité particulière et une hiérarchie de ses membres. Ce serait le renouveau d'un service de santé scolaire abrogé dans les années 80. Malgré un statut des personnels commun, ce fonctionnement a été prouvé inefficace et inadapté aux besoins des usagers
. Le Snies propose une coopération qui permet des échanges professionnels entre les différents partenaires, ayant des intérêts communs, s'associant en vue d'un profit réparti au prorata de leur activité et maintenant l’autonomie professionnelle de chacun
.
Les infirmier(e)s n’appliqueront pas une politique contraire à l’intérêt des élèves et leurs familles.
De son côté, le SNICS rappelle que cette loi qui se voulait ambitieuse pour l’Ecole se révèle être "un fourre-tout législatif" déconnecté de la réalité, engendrant une dégradation sans précédent de la Santé à l’Ecole. Les infirmier(e)s sont farouchement opposé(e)s aux articles 2 ter, 16 bis et 16 ter apportés dans la loi sans dialogue social et sans aucune concertation. Alors que le Président de la République assène être à l’écoute des corps intermédiaires, le ministre de l’Education nationale s’obstine et refuse de prendre en considération l’expertise des 8000 infirmier(e)s qui œuvrent pour la réussite scolaire de tous les élèves et étudiant(e)s. Les infirmier(e)s exigent de rester au service des élèves et non au service des médecins. Nos missions ne sont pas supplétives aux leurs, notre priorité est l’accueil et l’écoute des 15 millions d’élèves qui viennent chaque année librement nous consulter
.
Lors de l’audience au ministère, aucun écho positif aux revendications, ni aucune explication pour le maintien d’une équipe pluriprofessionnelle n'a été trouvé. Lobbying du corps médical ? Mépris de notre ministre ?
s'interroge Brigitte Accart qui souligne que les personnels infirmiers ont reçu le soutien du premier syndical des chefs d’établissements (SNPDEN-UNSA)
et continueront à dialoguer avec la communauté éducative et les décideurs pour faire revenir la raison dans cette loi
. Et d'affirmer : nous serons aussi le 9 mai dans la rue pour défendre l’avenir de la Fonction Publique
.
Le Snies-Unsa Education demande à ses adhérents d'afficher en photo de profil sur Facebook le texte suivant : Je suis infirmière scolaire #BlanquerContreLesInfirmières
Voir les images de la manifestation sur facebook
Rédaction Infirmiers.com
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