Jean-Pierre Raffarin propose la création d'un hôpital psychiatrique-prison

Cet hôpital permettrait de "rassembler toutes les connaissances scientifiques mais aussi judiciaires nécessaires pour combattre ce fléau", a indiqué le Premier ministre.

"La France est bouleversée par d'odieux crimes sexuels et par la délinquance des récidivistes", a déclaré Jean-Pierre Raffarin, en référence aux affaires Michel Fourniret dans les Ardennes et Pierre Bodein en Alsace. "Tous les pouvoirs publics doivent pouvoir se mobiliser pour cette guerre à la délinquance", a-t-il ajouté.

Cette proposition intervient alors qu'une commission chargée d'étudier l'amélioration de la prise en charge et du traitement psychiatrique des délinquants sexuels a mise en place quelques jours auparavant.

"Il est nécessaire qu'il y ait des psychiatres, des médecins, des magistrats, pour mieux cerner ce sujet. Cette commission devrait nous faire des propositions concrètes sur l'organisation de cette prise en charge, sur les moyens qui lui sont affectées, sur les modifications législatives et réglementaires permettant d'assurer l'obligation de soins en établissement (...) en prison (...) et après la sortie ", a déclaré Philippe Douste-Blazy à l'Assemblée nationale mardi 6 juillet.

La loi de programmation 2002 prévoyait déjà des unités hospitalières sécurisées adaptées (UHSA). Les UHSA correspondraient, en psychiatrie, aux unités hospitalières sécurisées interrégionales (UHSI), dont la première a été inaugurée en février au CHU de Nancy.

Les UHSA, dont la première unité devrait être créée en 2007, devraient compter 650 à 830 lits, selon les recommandations du groupe de travail interministériel santé justice en novembre 2003.

Près d'un détenu sur deux souffrirait d'un trouble psychiatrique important et un entrant sur cinq a déjà été suivi par le secteur de psychiatrie, selon une étude réalisée en 2001 par les ministères de la santé et des affaires sociales./in