Les dépenses de soins de ville en 2010 ont été "maîtrisées", avec une croissance contenue à 2,8% par rapport à 2009. La progression plus forte des dépenses infirmières s'explique par des facteurs structurels et conjoncturels.
Lors du point presse mensuel de la CNAMTS du 10 mars 2011, le directeur général de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), Frédéric van Roekeghem, s'est félicité de la maîtrise des dépenses de soins de ville en 2010, avec une croissance contenue à 2,8% par rapport à 2009. Il a souligné que la modération de la croissance observée en 2010 était principalement due à l'évolution "maîtrisée" des honoraires médicaux et des remboursements de médicaments.
Les dépenses de soins de ville se sont élevées à 60,5 milliards d'euros en 2010, en croissance de 2,8% (taux corrigé des jours ouvrés), soit l'un des taux les plus faibles enregistrés depuis 2004, à l'exception de 2008 (+2,1%). La CNAMTS observe que le taux de croissance annuel moyen des dépenses de soins de ville entre 2004 et 2010 était de l'ordre de 3,3%, contre 7,6% sur la période 2000-03.
La croissance de 2,8% observée en 2010 a combiné une augmentation de 3,1% du volume des soins (3,9% en 2009), une diminution des prix de 0,8% (baisse de tarifs sur les médicaments, la biologie, la radiologie et absence de revalorisation des professionnels de santé) et une augmentation de 0,5% du taux de remboursement, indique la CNAMTS.
Les dépenses de soins médicaux et dentaires, qui représentent 27% du total des soins de ville, ont atteint 16,3 milliards d'euros, en progression de 0,1%. Les honoraires des généralistes ont diminué de 2,2% (4,9 milliards d'euros) en raison d'un "contexte épidémique atone" par rapport à 2009, la grippe saisonnière n'ayant démarré que fin décembre 2010, contre deux épisodes épidémiques l'année précédente, dont la grippe A(H1N1): 6,5 millions de personnes ont consulté un médecin pour symptômes grippaux en 2009 contre 1,1 million en 2010.
La progression de 1,3% des honoraires de spécialistes (8,2 milliards d'euros), l'une des plus faibles observées sur la décennie, résulte d'une progression modérée des volumes d'actes et de consultations (+2%) et d'une baisse des prix (-1%), en particulier les actes de radiologie.
Les honoraires dentaires sont stables à 0,2% pour 2,6 milliards d'euros.
Ralentissement continu des dépenses de médicaments
Les dépenses de médicaments, qui représentent 31% de l'enveloppe soins de ville, ont augmenté de 2,3% à 18,5 milliards d'euros en 2010 (+1,4% en corrigeant des retards liés à la rétrocession), soit le taux le plus faible enregistré sur les 10 dernières années.
La croissance de ce poste n'a cessé de ralentir depuis 2000 lorsqu'elle s'établissait à 11,8%. Cette faible progression en valeur s'explique par une augmentation "mesurée" des volumes (+3,1% contre 10,8% en 2000) et des baisses de prix similaires à celles de 2009 (-2,2%). Les dépenses de dispositifs médicaux ont progressé de 6,9% (3,9 milliards d'euros).
La CNAMTS a également observé un ralentissement des dépenses de masso-kinésithérapie (+2,7% à 2,4 milliards d'euros), compte tenu notamment de la mise en oeuvre des référentiels de prescription et de l'accroissement des contrôles, en l'absence de revalorisations, a indiqué Frédéric van Roekeghem.
Augmentation de la démographie infirmière et vieillissement de la population
Les dépenses des infirmiers libéraux ont progressé de 8,2% (3,6 milliards d'euros), en raison de l'augmentation de leur démographie (+3,5%), une intensification des soins liée au vieillissement de la population et une revalorisation consécutive à l'avenant conventionnel sur la régulation démographique.
Les dépenses d'analyses médicales ont augmenté de 1% (2,8 milliards d'euros) après 3% en 2009, ce qui s'explique par "un pilotage tarifaire à la baisse", compte tenu de la "rentabilité" du secteur qui "reste forte", estime Frédéric van Roekeghem.
Les transports de malades sont restés dynamiques, à 5,1% (2,8 milliards d'euros) compte tenu de la mise en oeuvre d'un accord visant à compenser l'impact de l'application des 35 heures à la suite de l'arrêt Dellas.
Les dépenses d'indemnités journalières (IJ) ont progressé de 4,4% en 2010 (8,7 milliards d'euros) après 5,3% en 2009. La progression du volume est quasiment identique à +2,8% après +2,9%. "Il y a une inflexion du rythme de croissance des IJ, que nous observons dans les résultats début 2011", a observé le directeur général de la CNAMTS.
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