Les résultats d'une étude européenne publiée par le BMJ Quality and Safety démontrent que pour chaque remplacement d’un infirmier par un aide-soignant pour 25 patients, le risque de décès s’accroît de 21%. Explications.
Selon les résultats de l'étude "Nursing skill mix in European hospitals : cross-sectional study of the association with mortality, patient ratings and quality of care" (PDF), remplacer un infirmier par un aide-soignant pour 25 patients augmente le risque de décès de 21%.
Le consortium de chercheurs des universités de Pennsylvanie, Southampton et Louvain, du Kings College de Londres, de la Technische Universität Berlin, de l'Institut de Santé Carlos III et de l'Institut des sciences infirmières (Bâle) avaient pour objectif d'étudier la composition des personnels hospitaliers en Europe. Ainsi, le personnel moyen est de 6 soignants pour 25 patients, dont quatre infirmiers qualifiés, mais cette proportion varie d'un pays à l'autre. Les chercheurs constatent également, sur les 243 hôpitaux européens étudiés sur la période 2009-2010 en Angleterre, Belgique, Finlande, Irlande, Espagne et Suisse, des niveaux de formation différents entre les pays. En Allemagne, 82% des infirmiers ont suivi au moins trois ans de formation, contre 57% des professionnels en exercice au Royaume-Uni.
Augmenter le nombre d'infirmiers qualifiés diminue le risque de décès
En moyenne, 1,3 décès sont constatés pour 100 sorties d'hospitalisation après chirurgie d'après l'examen des données de sortie de 275 519 patients post-chirurgie. Selon les chercheurs, augmenter de 10% le nombre d'infirmiers qualifiés permettrait une réduction de 11% du risque de décès pour les patients opérés. Les taux de mortalité les plus faibles après une intervention ont été mesurés au sein des services et établissements qui comptent plus d'infirmiers qualifiés.
Les chercheurs se sont également intéressés à la qualité et à la sécurité des soins. Pour ce faire, ils ont interrogé 13 077 infirmiers et 18 828 patients. Les résultats de ces entretiens révèlent qu'augmenter de 10% la proportion d'infirmiers qualifiés réduit de 10% la probabilité que les patients accordent une mauvaise note à l'hôpital. De plus, l'augmentation des effectifs qualifiés rime avec un niveau de sécurité plus satisfaisant à l'hôpital pour les infirmiers.
Les résultats de cette étude témoignent ainsi de l'importance d'une formation en soins infirmiers de qualité mais aussi d'un personnel paramédical bien composé, particulièrement en chirurgie.
Aurélie TRENTESSE Journaliste Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com @ATrentesse
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